unbrindemaman © EM – #RDVdesmots – Élève tes mots (Rumi)
Le #RDVdesmots, c’est une semaine, une citation, une production libre.
Vous souhaitez participer au rendez-vous des mots ? C’est très simple, il vous suffit d’être inspiré par la citation, vous pouvez participer sur votre blog, sur Instagram, Facebook, Twitter ou même en commentaire. Il n’y a pas de jour imposé ou d’ordre, pas de contraintes. Tout le monde peut participer. Faites parler votre imagination ! N’oubliez pas d’utiliser le hashtag #RDVdesmots et de faire signe en commentaire pour que nous puissions nous retrouver les unes les autres.
Je vous laisse ici les citations des semaines passées, que vous pouvez vous approprier à tout moment :
- Le numéro 1 (qui comporte plus de précisions sur le #RDVdesmots) : « Que feraient nos enfants au lever du soleil, nous voyant incapables de voler dans le ciel ? » Rumi
- Le numéro 2 : « Si l’homme n’a pas encore découvert qu’il mourra, il n’est pas encore apte à vivre. »Martin Luther King Jr
- Le numéro 3 : « Un individu conscient et debout est plus dangereux pour le pouvoir que dix mille individus endormis et soumis. » Mahatma Gandhi
- Le numéro 4 : « On entend le fracas des arbres qui tombent, mais pas le murmure de la forêt qui pousse. » Proverbe touareg
- Le numéro 5 : « Il n’y pas de fumée sans feu » Proverbe français
« Elève tes mots, et non ta voix.
C’est la pluie qui fait grandir les fleurs,
non pas le tonnerre. »
Rumi
Que cette citation est belle ! Elever ses mots, employer le meilleur registre qu’il soit pour éduquer nos enfants au lieu de faire résonner des cris qui ressemblent au son du tonnerre qui fait peur et qui crispe plus qu’il n’apaise. Tel est le sens que j’attribue sans surprise à ces mots très imagés.
Cette citation me fait tout de suite penser au grand courant en marche au moment où j’écris ces lignes. Je ne parle pas là de politique, mais plutôt de cette tendance que l’on voit fleurir un peu partout : l’éducation bienveillante (la parentalité positive…).
Vous connaissez ? Utiliser le « je » pour exprimer son mécontentement plutôt que d’employer le « tu » accusateur… ça vous parle ? Ne pas utiliser la négation dans la construction des phrases pour éduquer nos enfants mais tout basculer en affirmation positive. Par exemple, ceux qui disent « Ne te barbouille pas le visage avec ta purée, on ne joue pas avec la nourriture » devraient dire : « Mange proprement s’il te plaît et avale ta purée ».
Ce mode d’éducation est très en vogue, il tourne le dos à l’éducation traditionnelle que vous pouvez notamment retrouver dans des émissions telles que Super Nanny par exemple (que je n’affectionne pas non plus).
Cette émission doit être un véritable cauchemar pour les adeptes de l’éducation bienveillante, car cette dernière rejette les punitions au profit de dialogues coopératifs où la décision de l’enfant a autant de poids que celle de l’adulte qui se tient en face de lui, et qui n’est généralement autre que l’un de ses parents.
Vous le ressentez peut être dans le ton de ce début d’article, ma pratique de l’éducation est légèrement plus édulcorée que celle dont je viens de parler. J’ai dit édulcorée ? Je n’ai pas nommé ladite éducation ? Laissez-moi vous dire pourquoi.
La première chose que je note, ce sont ces appellations tranchées qui nous sont imposées : éducation bienveillante ou éducation positive (nous avons même déjà parlé d’éducation neutre, qui est tout sauf neutre). Le problème réside dans le fait que nous ne pouvons pas dire : « Je ne pratique pas l’éducation bienveillante » ou « Je suis contre l’éducation positive ». Les termes employés pour nommer ces éducations sont forcément en parfait accord avec tout ce que des parents en quête de perfectionnement aimeraient atteindre.
Et si demain je sortais « l’éducation joyeuse », pourriez-vous être contre ? Ces appellations me chatouillent les oreilles. Elles mettent les gens dans des cases. Nous sommes inconsciemment poussés à être naturellement en faveur de certaines structures sans même savoir ce qui se cache derrière leur nom.
Ensuite, je pense vraiment que l’éducation que je souhaite donner à mes enfants est plus édulcorée que ces éducations qui s’autoproclament « bonne, positive, joyeuse, sans contraintes, bienveillantes… » Je le dis car paradoxalement, il me semble justement que ces systèmes de pensée contiennent des formes de sévérité. Cette sévérité n’est peut-être pas directement destinée à l’enfant, mais elle est indéniablement imposée aux parents.
J’ai parcouru énormément de témoignages, des lignes et des lignes de parents qui se mettent dans la posture du parent parfait qui n’est là que pour donner de bons conseils aux autres parents, mais qui se retrouve à donner des leçons plus qu’autre chose. Ce genre de dérive me semble dangereuse quand l’on sait pertinemment que tous les dialogues coopératifs avec les très jeunes enfants (en fonction de l’âge, de la position dans la famille, mais aussi du caractère propre de l’enfant) ne mèneront pas forcément à un résultat concluant.
L’application de certaines de ces règles strictes pourrait mener à bon nombre d’échecs ajoutés à un ressentiment de culpabilité de ces parents impuissants.
Pour ma part, je trouve la citation de la semaine particulièrement belle. Je partage l’idée générale que crier ne résout rien. L’éducation que je souhaite offrir à mes enfants se veut douce, et respectueuse des petits êtres qui grandissent devant moi.
Je ne comprends pas en quoi imposer certaines règles serait néfaste pour l’enfant. Pourquoi l’emploi de la négation ferait de moi une mère malveillante (ça n’est pas dit comme tel, mais c’est ce qui est sous-entendu) ?
Voici une phrase que je pourrais typiquement énoncer : « N’approche jamais les clefs de la prise, c’est très dangereux, tu pourrais t’électriser et avoir très mal alors joue un peu plus loin. »
Notez que cela impliquerait déjà que mon enfant soit en train de jouer avec des clefs…
J’essaie simplement de montrer qu’une éducation peut être détendue, respectueuse, protectrice, bienveillante et douce sans pour autant exclure ce qui pourrait être perçu comme « un ordre » ou une négation.
Je pense vraiment que l’enfant à besoin d’être encadré par une autorité qui se présente comme telle, sans cris, ni violence évidemment. Plutôt une éducation encadrée qui n’hésite pas à recadrer les dérives d’un enfant qui pourrait se faire mal ou faire mal à son tour.
La vie est pleine de règles, et je ne parle pas encore des règles de bienséance qu’il devra de toute manière assimiler, car un parent qui pratique l’éducation bienveillante, aussi parfait soit-il, aura aussi des comptes à rendre à la société sur ce plan-là. Il y a aussi des règles primaires telles que la pesanteur et j’en passe…
Prenons un exemple : si je voyais mon enfant s’enrouler la tête avec un sac en plastique, je suis absolument certaine que ma réaction serait vive et tranchante pour son bien. Avec trois temps : le premier, celui de l’action durant lequel j’ôterais le sac en plastique. Le second, celui de l’explication. Le troisième, celui du réconfort.
Cependant, si l’enfant venait à récidiver je pense vraiment qu’une punition serait bienvenue pour qu’il saisisse que ce qu’il prend pour un jeu est en fait dangereux pour lui. Attention, comme je le disais plus haut, je suis contre toute forme de violence. Lorsque je parle de punition, je pense à le priver de dessert. A le mettre au coin, ou une autre forme de punitions légères mais assez significatives pour qu’il n’ait pas envie de recommencer.
Globalement, mon éducation ne s’éloigne pas énormément des éducations dites « bienveillantes » ou « positives » puisqu’elles prônent le respect de l’enfant, l’expression d’un amour constant pour son enfant et le dialogue comme outils privilégiés. Mais il y a quelques subtilités sur lesquelles mon regard diverge.
Pour moi, l’important est de veiller à ce que nos réactions de parents, quelles qu’elles soient, ne résultent pas de l’expression d’une forme de « vengeance », mais qu’elles soient justes et mesurées, dans le seul et unique but d’éduquer l’enfant.
Autrement, nos réactions pourraient résulter d’une colère néfaste pour l’enfant et pour nous-mêmes. Et comme un grand homme l’a énoncé à juste titre : « La colère est la clé de tous les vices. » Nos enfants sont de petites éponges : s’ils nous voient hors de nous, il faut s’attendre à ce qu’ils se comportent de la sorte. Avec des réactions probablement démesurées dues à leur état d’enfants, en pleine découverte de leurs émotions et qui testent leur limites.
Personnellement, je pense que les parents ne doivent pas être dépourvus d’autorité verbale, sans pour autant faire usage de force (morale ou physique) mais seulement de logique et de bon sens, d’amour et de tendresse.
EM.
Voici pour ma participation au #RDVdesmots de cette semaine. Une fois encore, je suis impatiente de venir découvrir ce que cette citation vous a inspiré, dans l’espoir de vous voir de plus en plus nombreuses. Je vous laisse ici une citation pour la semaine prochaine :
Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage.
Jean de la Fontaine


Comme j’aime ton article !! Je suis entièrement d’accord avec toi ! Les enfants ont besoin que leur fixe certaines limites. Ici la punition ultime c’est la fameuse croix sur le tableau (au bout d’un certain nombre, elles sont privées d’histoire le soir lol).
Ta interprétation est vraiment limpide et beaucoup plus poussée que la mienne et j’adhère complètement !!!
A la semaine prochaine !!!
Bonjour Suzanne,
Merci beaucoup ! Nous sommes d’accord, et j’aime aussi beaucoup ton article ! Merci pour tes participations, c’est beaucoup trop amusant de ne pas le faire seule 🙂 Ah ! la croix sur le tableau ! j’ai connu ça à l’école je crois bien. On avait aussi le système des bon points, pourquoi pas c’est une méthode comme une autre. Merci beaucoup et je te dis aussi à la semaine prochaine !
EM.
Bonjour EM,
J’adhère complètement à tes réflexions. Parents est le plus dur métier au monde mais le plus passionnant aussi. La colère doit être le dernier recours en matière d’éducation. Les enfants apprécie de grandir dans un cadre et avoir une ligne de conduite. C’est plus confortable pour eux. J’en parle parce que je peux prendre du recul avec les miens qui sont grands. Nous en discutons souvent ensemble. Je crois aussi qu’en temps que Parents, nous sommes forcément influencer par l’éducation que nos propres parents nous ont donné. Je m’explique, les lacunes qu’ils ont présenté, les maladresses qu’ils ont faites, les erreurs de langage qui nous marquent, nous essayons de ne pas les reproduire. Mais peut être faisons nous d’autres erreurs. Pour ma part, je suis fière de ce que mes enfants ont accompli.
Bonjour Jeanne,
Merci pour ton commentaire ! Oui le métier de parent en est bien un, qui demande beaucoup d’énergie, de patience et aussi de self-control. Oui tu as tout à fait raison, j’ai pu lire un peu partout que les nouvelles tendances en terme d’éducation découlaient de la dureté de certaine éducations que les parents ont pu avoir lorsqu’ils étaient eu même enfant. Ca donne des revirement un peu étrange parfois. Nous sommes d’accord, nous avons nos expériences, à nous de faire un équilibre tout en proposant un cadre à nos enfants, pour leur bien , et le notre. Bravo à toi, pour le chemin que tes enfants ont emprunté grâce à tes efforts de maman 🙂
EM.
Cc Em,
Encore un article bien complet 🙂
Puis-je me permettre un petit caillou dans la marre ? ^^
Attention à ne pas être de trop « parfaits » parents, çà peut rendre les enfants frustrés de ne pas pouvoir atteindre ce même but 😉
Je crois qu’ils apprécient, petits mais surtout plus grands, de voir que l’on peut se tromper … quand on le reconnait et sait l’expliquer… ce n’est pas une faiblesse, mais simplement la démonstration qu’on est humain et çà peut engendrer de jolis fou-rires 😀
Alors, des barrières, des colères (mesurées), des coups de pied aux fesses (à peine portés), etc, mais surtout pas d’humiliations publiques notamment verbales… Et si on se trompe, on s’excuse et on explique, çà vaut toutes les éducations bien pensantes des « spécialistes » 😉 Et comme d’habitude, cela n’engage que ma propre expérience qui n’est pas forcément transposable pour d’autres parents, juste un témoignage 🙂
Bon week-end, EM 😀
Bonjour Paty,
Notre petit caillou a la même forme, la même taille et nous le jetons avec la même intensité 😉 Merci pour ton commentaire, et tes partages d’expériences régulier sur le blog qui ne font qu’enrichir les échanges.
A très bientôt,
EM.
Bonsoir, entièrement d’accord avec ton article!
Merci pour ton commentaire qui m’informe de ton passage par ici petite étoile ! Toujours un plaisir de te lire 😉
Magnifique citation!
Superbe article encore une fois! je partage entièrement ton avis!
Bonsoir Lucie,
Merci d’avoir pris le temps de déposer un avis qui me permet de savoir que tu es passé par ici et que tu as apprécié la lecture 🙂
A bientôt,
EM.
Ping : #RDVdesmots – L'amour est plus précieux que la vie | Un brin de maman
Ping : Banque de citations et règles du jeu du #RDVdesmots | Un brin de maman
Ping : #RDVdesmots – Confucius - Le 5-10-15 bébé | Un brin de maman