unbrindemaman © EM – #RDVdesmots – Le syndrome Victor Hugo.
Aujourd’hui, sortez les ballons ! J’ai le plaisir de vous retrouver enfin pour un nouveau rendez-vous des mots ! Fiou, ça faisait longtemps… La longue pause a eu lieu pour me laisser du temps à consacrer au lancement de la boutique en ligne. Joie ! La boutique est désormais sur pieds pour celles qui ne le sauraient pas encore (alors que je vous bassine avec ça depuis plusieurs semaines maintenant…).
Le blog reprend donc son rythme normalement, et je me suis dit qu’il n’y avait rien de mieux qu’un petit #RDVdesmots pour relancer la machine !
Avant la trêve, je vous avais fait une petite compilation de toutes les citations déjà utilisées, ainsi que des règles du jeu. Je laisse un lien par ici pour les plus curieuses ou les nouvelles qui voudraient participer.
Au menu cette semaine :
« Ici s’arrête le monde, dit l’aveugle ayant touché le mur. »
Proverbe grec
Je trouve cette citation magnifique. Il faut évidemment prendre le terme « aveugle » dans son sens figuré et à partir de là, il y a des tonnes de choses à interpréter et à dire.
L’aveugle ici, pour moi, peut avoir diverses formes :
- Celui qui a des œillères et qui ne voit que ce qu’il veut voir (il n’est pas réaliste, il ne veut pas voir la réalité en face).
- Celui qui ne peut voir qu’en fonction de ses capacités (il peut être idiot, orgueilleux ou borné).
- Celui qui ne voit qu’au travers des informations qu’il a en face de lui : celles que la société lui soumet (il a l’esprit formaté).
- Celui qui est limité par les connaissances qu’il possède.
Je ne vais pas tous les passer en revue, mais il y a une forme d’aveuglement qui me gène particulièrement. C’est la catégorie des aveuglés « par la société ». J’ai une petite théorie à ce sujet que j’ai dans la tête depuis un moment. Je l’ai appelée le « syndrome Victor Hugo ». Je ne vais pas vous présenter Victor Hugo qui n’est autre que l’une des personnalités les importantes et reconnues du monde littéraire français du XIXème siècle.
N’allez pas me demander pourquoi j’ai choisi Victor Hugo pour nommer ce « syndrome » imaginaire. Laissez-moi plutôt vous expliquer en quoi il aveugle à mon sens.
Alors voilà, je me dis souvent qu’à ces époques là (bien loin de la puissance de propagation que permet internet), les podiums de pouvoir et de reconnaissance devaient se partager entre une poignée d’êtres humains (pas si déférent d’aujourd’hui finalement). On nommait alors le « plus grand » poète, le « plus grand » dessinateur, le « plus grand » penseur de chaque époque… et cette figure allait traverser le temps.
Ce qui me chagrine, c’est que je me laisse souvent imaginer qu’il devait probablement exister des individus bien plus extraordinaires et compétents à ces mêmes époques mais qui, tristement, n’avaient pas les moyens d’être sous le feu des projecteurs pour être reconnus à leur juste valeur…
Pour moi, le syndrome Victor Hugo, c’est la capacité qu’a un système à hisser et à visser des individualités à la première place d’un podium qui n’a certainement pas pris en compte toute la population d’une époque.
Ma petite réflexion n’enlève rien aux compétences de Victor Hugo et de ses confrères numéro un, mais je pense sincèrement que ce besoin viscéral d’avoir une « personnalité référence » qui traverse le temps peut avoir un effet aveuglant dévastateur pour ceux qui « existent par procuration ». Je parle des fans de ces personnes devenues idoles, celles-ci même qui sont fabriquées par un système déséquilibré et déformé par des codes douteux, et pour des raisons qui échappent à certains.
Pour les spectateurs dont on guide le regard, un : « Ici s’arrête le monde, dit l’aveugle ayant touché le mur » revient en fait à : « la perfection est là, personnifiée devant moi, rien ne sert d’aller plus loin. »
Ma petite théorie à six sous ne dit pas qu’il ne faut plus féliciter et pointer du doigt les personnalités hors norme qui font avancer le monde. Je dis qu’il faut faire attention aux effets qu’une telle notoriété peut engendrer sur l’amour propre des gens.
Cette courte vidéo illustre une partie de mon propos. Elle est d’une tristesse sans nom… Comment une femme de cent ans peut-elle en arriver à penser « qu’elle n’est rien » !
Gare à la poudre de perlimpinpin aux yeux.
Dans une catégorie moins intellectuelle, il n’y a qu’à recenser le nombre de lèvres botoxées depuis que les Kardashian, tombées du ciel, ont été érigées en haut d’un podium qui prétend présenter le canon absolu de beauté. Mais qui organise ce « concours », et a-t-il même un sens ? Et si le canon de beauté absolu était naturel, caché quelque part au fin fond d’une forêt perdue, dans une tribu méconnue du grand public…
Je voudrais finir par dire que nous pouvons tous être un peu « aveugles » sur certains sujets, à certains moments, dans certains contextes… J’ai moi-même fait l’expérience de mon aveuglement… par ignorance, hier même. Je me suis retrouvée face au mur après avoir mal interprété un commentaire de ma désormais copinaute Nathalie du blog Ti baluchon. Suite à un bref premier échange de très cours commentaires, je me suis vue lire « … et bon nombril de semaine. »
Il serait beaucoup trop long de vous détailler toutes les subtilités qui m’ont amenée à très mal interpréter cette fin de message. Ce commentaire m’a mise très mal à l’aise pendant un bon quart d’heure. « Elle me dit d’aller m’occuper de mes oignons et d’aller voir si j’y suis pour le restant de la semaine ? Elle pense que j’ai été méprisante dans mon dernier message ? » Je me suis vraiment sentie mal et j’ai fini par flâner sur son blog avant de découvrir qu’elle était… québécoise.
Hum hum… Après avoir googlé la phrase pour en être sûre, les choses étaient plus claires… Je peux vous dire que j’ai eu un sacré fou rire car « bon nombril de semaine » veut en fait dire « bon milieu de semaine », à savoir bon mercredi.
Voici une parfaite illustration de la dernière catégorie de type d' »aveugles » que j’ai présentée en début d’article. Ceux qui, à un moment donné, sont dans un monde dont les limites se trouvent à la rencontre de leur ignorance.
Dans ce cas-là, tout ce qu’on ne connaît pas n’existe alors pas à nos yeux… Un raccourci bien triste mais pourtant bien réel. La bonne nouvelle c’est qu’avec un peu de patience, de bonne volonté et d’ouverture d’esprit, cette cécité peut se soigner. Merci à toi Nathalie de m’avoir donné matière à conclure mon rendez-vous des mots.
EM.
J’espère que ma proposition vous aura plu. N’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire. (Ou à participer en proposant une interprétation pour les plus audacieuses.)
Moi, je vous laisse ici une citation pour la semaine prochaine à méditer, et je vous dis à très vite pour un prochain article :
« La vie ne vaut rien. Mais rien ne vaut la vie. »
André Malraux


Oh mais effectivement c’était vraiment un malentendu 😜 bien heureuse que tout soit entré dans l’ordre
J’avais supprimé mon message en pensant t’avoir vraiment offusqué 🤷♀️…même si je ne comprenais vraiment pas pourquoi 😂
Un gros bonjour du Canada 🇨🇦 ⛄️
Bon week End!
Bon WE :**
Oui un malentendu qui heureusement est réglé , moi de mon côté j’avais supprimé mon message ou j’avais inscrit ( merci et bon nombril de semaine ! ) en ne sachant vraiment pas pourquoi tu étais offusquée 😂
Mais bon …vaut mieux en rire maintenant
Un gros bonjour tout froid du cananda 🇨🇦⛄️
bon week End!
Et moi qui te dis « c’est bien la première fois que je reçois un message si peu aimable sur un blog » X) X) X) Heureusement que je suis vite venu m’excuser ^^ Oui, mieux vaux en rire, merci beaucoup :*
Au plaisir ;*
EM.
La matinée commence et à ce que je vois ou plutôt ce que je lis, j’ouvre le bal des commentaires. Ma chère EM l’interprétation de nos lectures peut nous amener à de mauvaises interprétations puisque lorsqu’on lit nous n’avons pas le visage de notre interlocuteur en face et ses expressions. De là, les emojis sont utiles. Ohh combien de fois, on voit la manipulation, le mot est volontairement choisi, dans l’information que nous suivons. Il faut prendre un moment de recul, analyser, comprendre, et se faire sa propre interprétation des événements qui nous entourent. Souvent, très souvent je compare la société dans laquelle nous vivons à une fourmilière…. Pour preuve, l’image que donne la mode, les médias de la femme idéale.. Maigre sans courbe, ce qui entraîne des jeunes filles à vouloir ressembler à leur modèle et en arrive à se détruire. J’en suis venu à une conclusion qui reste aussi une question.. et n’engage que moi… L’être humain dans la société, n’a-t-il pas besoin d’un leader à suivre. Voilà pourquoi mon parallèle avec une fourmilière ou même la société des abeilles. Merci pour ce rendez vous, nous reprenons le fil régulier des lectures. Passe une bonne journée EM 💝💖
Bonjour Jeanne,
Un fourmilière, voilà une image intéressante. Mais chez les fourmis et les abeilles il y a une reine, veut -tu dire qu’il faudrait un seul et unique leader éclairé ? Plutôt qu’une vingtaine de personnes de pouvoirs qui « contrôlent » un peu le monde (par l’ argent, grâce aux liens de parenté…).
Merci beauocup d’être passé me lire et d’avoir déposé une réflexion ici. C’ets pour cela que j’aime tant ce rendez-vous 🙂
Passe une excellente journée aussi Jeanne et à très vite sur mon blog ou le tiens :*
EM.
Oh que c’est chouette de retrouver ce genre d’article !!!! Je t’avoue qu’à la lecture de la citation, j’ai pas trop su comment l’interpréter et puis à la lecture de ton billet, je me disais : « ah oui, ah oui… » 🙂
Ah ton commentaire me fait super plaisir ! 😀 Merci Charlotte !
Passe une belle journée et merci d’être passé :*
EM.
Bonjour EM,
Je suis du même avis que toi. Notre société est telle une fourmilière mais il est vrai qu’il n’y a pas un seul leader comme on essaye de nous le faire entendre. Mais comme tu le dis si bien un groupe de personnes qui détiennent le pouvoir et l’argent….. et font jouer leurs marionnettes…….
Passe un excellent weekend
Merci pour ton retour Jeanne,
Passe un bon Weekend aussi :*