Ça y est, c’est demain !
Elle a fait peau neuve et elle est enfin prête à réouvrir ses portes.
Je vous donne rendez-vous demain en fin d’après-midi pour découvrir tout ça !


Ça y est, c’est demain !
Elle a fait peau neuve et elle est enfin prête à réouvrir ses portes.
Je vous donne rendez-vous demain en fin d’après-midi pour découvrir tout ça !
Nous sommes en mars et par la force des choses, il y a une vague énorme de publications à l’attention des femmes et des droits dont elles disposent ou non, ici et ailleurs. J’ai remarqué que je ne participais pas trop à ça alors que j’ai des tas de choses à dire, à raconter… Oui, en 2021, il y a encore d’énormes dysfonctionnements graves qui vont jusqu’à mettre les femmes en danger parfois, souvent même…
Quasiment tout le monde participe à cela, les hommes bien sûr, mais aussi inconsciemment les femmes entre elles parce que notre société a été façonnée de la sorte. Les esprits sont forgés pour penser qu’une femme n’existe, a priori, qu’au travers de ses enfants, que ses idées et sa voix ne seront jamais assez légitimes et valables.
Je n’arrête pas de tomber sur de vieux extraits télé entre autres ces derniers jours. A chaque fois, je suis sidérée que des êtres humains aient pu réellement penser ce qu’ils débitent… qu’une femme ne peut pas penser bien, qu’elle ne vaut rien sans son mari, que son avis ne compte pas vraiment…
Il y a tant à dire. Une femme a toutes les charges du monde sur le dos, elle doit être jolie, mais pas trop. Intelligente, mais pas trop. Douce et gentille, mais attention à ne pas passer pour niaise. Elle doit faire des études, mais pas trop. Avoir de l’humour, sans passer pour le clown de service. Elle doit faire des études, mais pas trop longues. Travailler et enrichir sa carrière sans pour autant en faire le moteur de sa vie. Elle doit avoir un bel homme au bras, à l’aise financièrement de préférence (eh oui, les autres femmes ne se gêneront pas pour commenter cela aussi), se marier, mais attention, pas trop tôt, ni trop tard non plus…
La pression sociale fait qu’elle est poussée sans réfléchir à faire des enfants, et rapidement, pour prouver au monde qu’elle est bien fertile. Elle doit s’en occuper parfaitement, selon les normes du dogme en vigueur à son temps. En 2021, elle doit donc obligatoirement avoir un bola pendant sa grossesse, faire des photos d’elle nue et les afficher sur les réseaux sociaux pour montrer son ventre lisse (option main du compagnon sur le nombril pour montrer que le couple va bien), elle doit suivre autre chose que les cours classiques de préparation à la naissance… L’haptonomie, c’est mieux. Préparer une chambre Pinterest à son bébé. Sauter six fois sur elle-même en talons aiguilles à l’annonce du sexe de son bébé pendant sa gender reveal qui sera filmée et publiée. Cette même femme ne doit jamais se plaindre du moindre mal car « l’accouchement c’est pas une maladie hein ! », et puis « c’est toi qui l’a voulu ». Elle doit accoucher de façon physiologique, naturelle, bio et sans sucre ajouté, comprendre sans péridurale. Sacrilège spécial que celui des « pauvres femmes qui n’ont pas vraiment accouché (par césarienne). » (A lire avec un ton dramatique en relevant les sourcils en circonflexe.) Elle devra ensuite se relever aussitôt et être parfaitement apprêtée et complètement opérationnelle, debout, sur ses deux pieds (en talons, c’est mieux), et être bien active pour recevoir toutes les personnes qui viendront voir ce qu’elle a produit dans son ventre durant tous ces mois de labeurs silencieux. Accepter bisous baveux et remarques en tout genre sur son bébé et sa personne sans broncher, avec le sourire svp. Photo !
Ensuite, ne pas oublier le cododo, l’allaitement, le portage, la DME, la motricité libre, les jouets en bois Montessori qui coûtent trois bras et tout le champ lexical de la bonne maman maternante BPR (Bienveillante, Positive, Respectueuse) qui ne hausse jamais le ton et qui est capable de gérer toutes les situations de crises en public d’une main de maître, en deux minutes chrono. Attention à ne pas mettre le moindre écran, tata Huguette n’est jamais loin pour donner son avis sur ta façon de faire, elle, et le reste du monde d’ailleurs, et qu’on se le dise, ça ne va jamais, il y aura toujours quelqu’un qui aura quelque chose à redire.
Cette femme, que nous suivons depuis un moment maintenant, alors qu’elle est encore sur son lit d’accouchement en train de se remettre de ce gros chamboulement qu’est son nouveau rôle de mère, devra penser à planifier « le petit deuxième » parce que tout de même, « ce pauvre enfant ne doit pas rester seul ! » (Force et courage aux femmes de tous les couples qui font le choix de n’avoir qu’un enfant unique. Je n’ose pas imaginer la puissance de toute la pression psychologique que ce choix peut engendrer spécifiquement sur la mère de famille.)
Une femme DOIT avoir des enfants (comme si même la stérilité n’était pas une entrave possible. C’est dire la pression). Une femme doit avoir des enfants, tôt, mais pas trop. Rapidement… avec un an d’écart, c’est mieux, et surtout, le tout sans complainte aucune, jamais. Elle doit en avoir plusieurs, mais pas trop. Tu ne feras pas de baby blues hein. Pas le temps. Puis t’as fais tes enfants, tu t’en occupes, non mais.
En parallèle de tout cela, elle doit prendre soin de son mari, de sa maison (qui doit être nickel chrome H24 et instagramable sous tous ses angles, même si elle a un BABI et une épisiotomie fraîchement rentrés à la maison)… (Chut, on a dit qu’on ne parlait que des belles choses). Elle doit faire de la bonne cuisine maison healthy, bio et vegan de préférence parce qu’elle doit penser à la planète aussi. Elle doit continuer de travailler, mais pas trop, et trouver le temps de s’occuper d’elle bien entendu.
Être une femme, dans l’imaginaire collectif, c’est ça : être une jolie chose, souriante, efficace, active pour participer à l’effort citoyen, mais pas trop non plus. Qui ne doit être ni trop maigre, ni trop grosse. Qui doit être quand même un peu dénudée pour séduire toujours plus. Pour montrer son corps qui doit être parfait (sinon pauvre mari), mais pas trop non plus parce que sinon ça fait vulgaire et soumise, ah non, à part à la plage et sur les panneaux publicitaires, parfois il faut être à poil. Une femme doit changer de tenu chaque jour. Attention, pas de fast fashion ! Eh, la planète ! Une femme doit aussi savoir se couvrir mais pas n’importe comment et pas trop non plus parce qu’une femme n’est probablement pas assez intelligente pour faire des choix de ce genre qui viendraient pleinement d’elle. Bof, celles-ci sont sûrement, elles aussi, soumises, d’une autre façon… Bonjour l’infantilisation généralisée.
On attend d’une femme qu’elle produise des enfants et qu’elle s’en occupe bien tout en gérant tout le reste de ce qu’on attend d’elle. Et le pire dans tout cela, le pire, c’est que les femmes elles-mêmes sont si bien tombées dans ce jeu qu’elles se pavanent, se jalousent et se jugent toutes sur ces sujets-là continuellement, entre elles, sans aucune pitié. C’est terrifiant à observer. Cette course à la pseudo-perfection. Cette course au bonheur, qui n’est pas représentatif du bonheur qui convient aux individualités… C’est fourbe et dangereux.
Voilà ce que les petites filles peuvent comprendre et apprendre de toute cette mascarade que nous entretenons tous et toutes en 2021, pour une femme : si tu as un métier qui paye mal, tu as raté ta vie. Si ton mec est laid, tu as raté ta vie. Si ton pif est gros, tu as raté ta vie. Si tu fais du 42, tu as raté ta vie. Si tu as des vergetures, tu as raté ta vie. Si tu ne sais pas cuisiner, tu as raté ta vie. Si tu n’as pas bon goût en déco, tu as raté ta vie. Si tu as perdu un bébé, tais-toi. Cache ton malheur et n’exalte que le bonheur. Tu as raté ta vie. Si tu n’es pas mariée et que tu n’as pas d’enfants avant tes 30 ans, tu as raté quelque chose quelque part. Tu n’es toujours pas proprio ? Pouaf, raté. Si tu ne veux pas d’enfants, tu es égoïste et tu ne sers à rien. Tu es enceinte et tu n’as jamais vraiment eu le ventre rond ? Tu as raté ta grossesse. Tu as fait une fausse couche ? Tu as dû manger quelque chose qu’il ne fallait pas. Tu n’as que des filles ? Pauvre de toi. Tu n’as que des garçons ? Pas de chance. Il arrive quelque chose à tes enfants ? Tu es entièrement responsable… Ils sont malades ? Tu as sûrement fait quelque chose de mal quand tu t’en es occupée. Ton enfant a une malformation ? Tu as sûrement fait un truc de travers pendant ta grossesse. Ton enfant a un retard de langage ? Ah, c’est sûrement à cause de toi, vu qu’il passe tout son temps avec toi, bah oui tu es femme au foyer, pauvre fille… Allez savoir pourquoi, même lorsque rien ne concorde, c’est toujours la mère le problème. C’est aberrant.
Les femmes ont le poids du monde sur les épaules et ça ne peut plus durer. Ça ne doit plus durer. Oui, parfois, certaines femmes ont des choses à régler, mais pas toutes, pas tout le temps, pas sur tous les sujets à la fois, vous m’aurez comprise. Puis mince, la vie est déjà assez compliquée comme ça, avec ses imprévus, ses galères, soyons compatissantes les unes avec les autres, non ? Je trouve qu’il n’y a pas de regard plus tranchant et dur que celui d’une femme sur une autre femme.
Je vais vous parler d’un truc qui m’est arrivé il y a quelques jours et qui a peut-être été le vrai déclencheur de ce billet. Il y a quelques jours, j’ai eu la surprise de me voir mentionnée sur une publication Facebook. Pour recontextualiser la chose : je ne me suis jamais montrée ni sur mon blog, ni sur les réseaux. Jamais. Personne ne sait à quoi je ressemble à l’exception de ma famille proche et de quelques bonnes copines de longues dates et de confiance avec qui j’ai choisi de partager unbrindemaman. Je suis « normale », je n’ai rien à cacher de honteux mais ça reste mon choix, c’est comme ça.
Je disais donc que j’avais été identifiée sur une publication Facebook. Coup de bol, j’ai pu voir cette publication par hasard puisque je ne fréquente Facebook que très occasionnellement… Et j’ai découvert un carrousel de photos de femmes en surpoids avec un avant-après de quantité, où l’on pouvait voir ces mêmes femmes avec un corps sculpté avec quelque 15 ou 20 kg de moins. J’ai mis quelques secondes avant de comprendre la supercherie.
Il y a deux options possibles : soit la personne qui a fait le post a voulu attirer mon attention sur ses pilules miracles en me mentionnant parce que c’est bien connu : forcément et par définition, les mamans ont toujours des kilos à perdre puisqu’elles ont accouché, et que vite il faut répondre aux dictats de la société et redevenir minces.
Soit, cette personne savait bien, au vu de mes très rares publications, que je n’allais pas tiquer, et elle a pu vouloir se servir de mon blase de maman pour attirer d’autres mamans, histoire de dire, regardez, unbrindemaman est l’une d’entre les femmes qui a utilisé ma poudre magique, preuve que ça fonctionne… C’est une pratique très largement utilisée que je condamne de tout mon être. M’associer une image fausse alors que je prends grand soin de ne justement pas divulguer mon image me gêne forcément énormément, encore plus lorsqu’il s’agit de surfer sur les injonctions faites aux femmes, qui, je trouve, sont encore plus lourdes de charge pour les mamans.
Cette anecdote m’a vraiment marquée. Je me suis dit : Mais mince, on n’est jamais tranquilles ! On pourrait faire des choix « de notre plein gré », sûrement façonnés par la société dans laquelle nous vivons, mais qui découleraient au moins d’une pleine conscience, sans pour autant vouloir que la société vienne d’un coup nous en rajouter une couche, comme pour dire : « Tu crois que c’est ton choix, mais en réalité tu n’as carrément pas le choix. » Vous me comprenez ?
On voit de plus en plus de filles mal dans leur peau, qui se retrouvent en dépression, en mal-être, à faire de la chirurgie parfois à outrance pour plaire et se conformer à ce qu’on attend d’elles en tant que filles, en tant que femmes, en tant que mères… Les sentiments et l’état émotionnel d’une femme en mal-être seront toujours minimisés et étouffés. C’est terrible. Il faut montrer le beau, le bien, les réussites… Tout le reste : au placard et débrouille-toi.
C’est un sujet sans fin, un peu bateau, dont tout le monde a conscience, je le sais bien, mais je me suis dit qu’il fallait que je vide mon sac ici suite a cette fameuse publication Facebook qui m’a sidérée une fois de plus parmi tant d autres.
On est tellement tous embrigadés là-dedans que parfois, je suis certaine qu’on en vient à oublier de se poser les bonnes questions, voire de se poser des questions.
Pour le seul sujet de la maternité…
Pourquoi je fais un enfant ? Pourquoi j’en fais un second ? Pourquoi j’en fais un troisième ou plus ? Qui attends quoi de moi ? Et moi je veux quoi ? Est-ce que je continue à bosser ? Est-ce que je m’arrête un temps ? Où est-ce que je dépose mon enfant si je m’en vais ? Pour qui je fais tout ça ? Je suis prête à quoi ? Pourquoi ? Je ne dis pas qu’il y a une bonne réponse. Je crois qu’il y a autant de réponses que de couples et de modes de vie.
Souvent, les gens font des enfants dans une suite logique de leur vie, parce que c’est attendu, comme ça. Puis lorsqu’il y a des soucis, les mêmes qui se comparaient et qui disaient : « Qu’est-ce qu’elle attend pour fonder une famille celle-là ? Moi… » se mettent à dire à ces femmes, comme si ces dernières avaient fait leurs enfants seules et en pleine conscience dépourvue de la pression du monde sur leurs épaules : « Bah, elle n’avait qu’à pas en faire ! » Cette hypocrisie permanente me sidère et me fatigue.
Il faut toujours garder à l’esprit qu’en définitive, nous finirons toujours seules avec nos choix, entre quatre murs. Seules et livrées à nous-mêmes, et pour la maternité encore plus, c’est un lien du sang qui se forge à vie avec chacun de nos enfants, alors autant se défaire des schémas préconçus qui nous régissent pour bien réfléchir aux conséquences de nos actes sur le long terme. De toute manière, le paraître fera toujours parler, qu’il soit lisse ou rugueux, alors mieux vaut se concentrer sur la vraie vie derrière.
Je sais qu’inconsciemment, en ayant moi-même des réseaux, je participe finalement globalement un peu à tout ça, malgré moi. Oui, évidemment, je ne prends pas exprès en photo la pile de linge qui attend d’être rangée. J’aime bien que mes photos soient un minimum esthétique. Je fais attention à la lumière, au cadrage. Je partage beaucoup de recettes, notamment sur Instagram, j’y montre aussi mes échecs. Je partage les astuces qui fonctionnent. J’essaie de ne pas trop lisser les choses. Je parle aussi ouvertement de mon deuil, des galères du quotidien sans pour autant dramatiser le quotidien qui est plutôt doux la plus part du temps, et tant mieux pour moi.
Bref, c’est une réflexion ouverte. J’essaie de faire un équilibre dans mes partages. J’aurais horreur de passer pour la parfaite petite ménagère alors que ce n’est pas vrai. Comme tout le monde, j’ai mes jours sans et c’est normal. Au retour de la maternité, pour ne citer que ça, mon salon et ma cuisine étaient dans un désordre sans nom. Normal quoi…
Dans ce post, je ne suis pas en train de dire que je suis contre tout ce que j’ai cité, même si j’ai décrit certaines choses avec ironie parfois. Oui, il faut faire attention à la planète, et j’aime bien l’haptonomie… les bolas aussi d’ailleurs. Oui, moi aussi je veux me sentir bien dans ma peau et chasser mes kilos des grossesses, être en forme, avoir une santé au top… En fait, je dis qu’à force d’être continuellement baignées dans tout ça, on s’ajoute de nouvelles injonctions (plus ou moins importantes) qui sont lourdes à porter. Probablement pas autant que l’injonction à la maternité même, mais tout de même, la charge s’accroît.
J’ai écrit cet article d’une traite. J’ai probablement tord sur certains points, c’est seulement mon ressenti à moi. Mon ressenti parfaitement subjectif d’aujourd’hui.
J’ai hâte de lire vos avis et vos ressentis sur la question des injonctions faites aux femmes en tant que femmes, aux femmes pour être mères et aux femmes une fois mères… à croire que ça n’en finit jamais.
EM.
PS : En parlant du loup, le billet sur l’allaitement arrive…
C’est la fête ici, je peux enfin reprendre le clavier avec grand plaisir, non pas pour vous parler allaitement, comme initialement prévu (l’article est toujours en cours d’écriture), mais j’avais envie de laisser une trace de ma réflexion ici sur un sujet d’actualité qui me concerne directement et sûrement certaines d’entre vous.
Vous n’êtes pas sans savoir que le sujet du deuil périnatal est particulièrement mal intégré à notre/nos sociétés. Je connais peu voire pas de culture qui parle du deuil d’un enfant sans difficulté. La majeure partie du temps, c’est complètement tabou, laissant ainsi les familles et la femme ayant directement et viscéralement vécu la perte de son bébé seules dans leur peine. Dans certains cas de figure, le sujet est tabou à l’intérieur même du couple, ce qui peut être absolument dramatique pour l’équilibre familial au-delà de l’équilibre psychologique des principaux intéressés. Dans certains cas plus rares, la maman en question préfère au contraire ne pas en parler. Je connais des personnes qui ont fait ce choix et qui arrivent à maintenir un équilibre émotionnel qui leur est propre, et je respecte pleinement ce choix. Mais comment aider la grande majorité des femmes qui ont besoin d’être entendues, écoutées et prises en compte ? Comment les aider à extérioriser ce traumatisme qu’elles ont vécu alors même que la société entière les contraint de tout garder pour elles ? Ce tabou est d’autant plus vrai qu’aucun mot officiellement reconnu n’existe à ce jour pour désigner les parents qui ont perdu un bébé.
Si vous me suivez depuis le début de mon aventure blogging, vous savez que j’ai mis un moment avant de vous parler de la perte de mon fils. J’avais lancé le blog après mon premier accouchement parce que j’avais besoin de parler, parler, parler, extérioriser et partager ma matrescence. Je savais depuis le départ que je ne voulais pas faire de mon blog un espace de complainte et de tristesse généralisée autour du sujet sensible et tabou que j’avais du deuil d’un enfant (d’autant que j’étais habitée par la joie et la tristesse à la fois). Je me suis autocensurée à un point où je n’en ai tout bonnement pas parlé du tout. C’est fou quand on sait pourtant à quel point cette expérience de vie fait partie intégrante de mon identité de maman.
Parfois, je fais une rétrospective sur ces premiers mois de blogging qui m’ont fait énormément de bien et où je ne l’avais pourtant pas mentionné. Je me raccrochais à mon expérience en cours de maman grâce à la présence bien vivante de ma fille pour produire du contenu « un brin de mamanesque » et je laissais quelques indices ici et là pour mentionner le fait qu’il y avait quelque chose d’autre à comprendre dans mon parcours, sans trop en parler. Puis au fil du temps, en plus du blog, j’ai investi les réseaux sociaux que je ne connaissais pas avant cela. Et j’ai découvert, par hasard, toute une communauté de femmes qui parlaient de leur deuil périnatal sans tabou. Avec sincérité, avec simplicité, avec autant d’ombre de que de lumière nécessaire à accueillir ce sujet émouvant, avec une facilité qui a débloqué quelque chose dans ma vision des choses, car même si dans mon couple, nous n’avons jamais eu de tabou à ce sujet, je sentais bien que dans la vie, il y avait, à l’extérieur de notre chez nous, une gêne ambiante à chaque fois que nous en parlions directement. Je me suis dit : « Les gens ne sont pas prêts. Ils sont bloqués dans ce tabou, mais sur les réseaux, il y a quelque chose de nouveau qui est beaucoup plus libre, décomplexé. Et ça, ça me fait du bien. »
J’ai embrassé cette communauté qui m’a accueillie les bras ouverts avec beaucoup de douceur et de tendresse et j’ai adopté tous les mots qui avaient été portés avant moi par ces combattants de la vie et j’ai compris à cet instant l’intérêt de parler à mon tour du deuil que j’avais vécu pour aider les mentalités à s’ouvrir sur la question. Je sais que le deuil n’est pas le sujet le plus heureux qui soit, bien sûr que non. Mais la mort fait partie de la vie et le fait d’en parler adoucit la chose, surtout lorsque l’on se met à comprendre à quel point on n’est pas seul à la vivre. J’ai découvert des termes que je n’avais jamais entendus auparavant : mamange, papange, paranges… J’ai tout de suite accroché avec ces appellations qui avaient et qui ont toujours un avantage incontestable qui est que dans « mamange », vous retrouvez le « maman » au complet, ce qui est aussi vrai à l’écrit pour « papange – papa » et à l’oral pour « paranges » avec « parents ».
A l’heure d’aujourd’hui, je n’ai aucun mal à dire que je suis maman de trois enfants. C’est un fait avéré, j’ai porté trois bébés dans mon ventre et même dans mes bras, ils ont existé de façon certaine. Je suis maman de trois enfants, oui, mais il y en a un qui n’est pas en présence. J’ai mes deux anges ici qui me sourient tous les jours et puis j’ai aussi un fils pour qui le cœur a cessé de battre. Ce n’est pas un ange dans le sens religieux du terme, mais ça le restera dans le sens figuré du terme, à savoir « une personne parfaite », une personne parfaite à mes yeux, au même titre que mes deux autres filles, à la différence encore qu’il restera nourrisson pour toujours. Et y a-t-il ici sur cette terre plus pur qu’un nourrisson ?
Et si je ne retiens pas le terme « ange » de « mamange » dans l’optique de comparer mon fils à un ange, ni physiquement (ce qui serait complètement grossier et absurde), ni moralement, ce sera toujours pour faire référence au fait que je le garde auprès de moi dans mon cœur et dans mon esprit pour toujours, mon petit ange gardien, qui me remet les pieds sur terre lorsque j’oublie que la mort n’est pas loin et qu’il faut vivre l’instant présent avec sagesse et plénitude.
Ce terme, mamange, je ne l’ai pas inventé, il est venu à moi par le biais des réseaux sociaux, il m’a aidé à trouver d’autres personnes concernées par ce drame de vie. Il m’a aidé à me redéfinir en tant que maman ayant vécu un deuil. C’est un terme qui existe depuis de nombreuses années, qui ne s’est pas érigé par force à l’aide d’une poignée d’extrémistes. Non, c’est un mot qui s’est forgé avec le temps, qui a pris sa place en douceur et qui a fini par être reconnu à force d’usage. C’est un mot clair, simple, limpide, dépourvu de toute religiosité à mon sens pour celui qui sait faire la part des choses (il suffit d’aller lire les différents sens du mot ange dans le dictionnaire). Ce n’est pas un acronyme pour une fois. Et surtout, c’est un mot qui contient en son sein le mot-clé que toute femme ayant porté un enfant voudrait conserver pour titre indélébile : maman.
Pourquoi ce billet aujourd’hui ? Parce que le sujet est plus que jamais d’actualité.
Cela fait des années et des années que Nadia Bergougnoux, notamment auteur du livre Le ventre vide, se bat pour briser le tabou qui entoure le deuil périnatal au travers de groupes de paroles et d’une pétition sous forme de lettre ouverte adressée au service dictionnaire de l’académie française pour les pousser à faire valider officiellement ces mots qu’elle n’a pas inventées mais qui se sont hissés d’eux-mêmes au fil du temps, à force d’usage, par nous, les parents endeuillés. C’est une approche à visée symbolique puisque ces mots sont d’ores et déjà employés chaque jour. Mais comme je le disais plus haut : avoir les outils pour nous qualifier, c’est déjà permettre de briser le tabou. (Je ne connaissais pas ces mots avant d’entrer dans ce monde du deuil périnatal.) Rendre le sujet grand public a un réel intérêt, vous ne serez donc pas surprises d’apprendre que j’ai signé la pétition de Mme Bergougnoux que vous pouvez retrouver ici. Elle compte aujourd’hui plus de 61 500 signatures.
Très récemment, une proposition de résolution ayant pour but de faire reconnaître le terme « paranges » pour les parents ayant vécu un deuil périnatal a été déposée par la député Mathilde Panot le 11 février dernier à l’assemblée nationale. Cet acte inédit est plein de sens parce qu’il s’agit déjà d’un pas très important pour permettre de lever le tabou sur le deuil périnatal.
Depuis quelques semaines encore, il y a une nouvelle vague qui a fait son apparition, avec l’apparition d’une nouvelle pétition pour demander à ce que les termes parange, mamange et papange ne soient pas les termes administratifs officiels car trop connotés religieux et doux en regard de l’expérience atroce qu’est le fait de perdre un enfant. Je reviens de cette pétition que je viens enfin de lire en entier, avec les larmes aux yeux. C’est une pétition difficile à lire, qui a fait remonter chez moi beaucoup de souvenirs douloureux. Elle est très difficile à signer pour moi, pour qui les termes mamange & co. conviennent parfaitement. Au contraire, j’ai besoin de la douceur de ces termes et de la poésie qu’ils transportent en eux pour me (re)construire.
Je suis les femmes qui sont à l’origine de cette pétition sur Instagram et j’entends d’autant mieux (car j’ai plus que cette seule pétition pour comprendre leurs arguments) le cheminement qui les amène à penser que d’autres termes seraient plus « neutres » pour définir une catégorie de personnes qui n’a encore aucun mot officiel à sa disposition pour se définir. Nombre de mes amies ont relayé l’information et, les filles, si vous me lisez aujourd’hui, je dois vous dire que mon billet d’aujourd’hui n’est pas à votre encontre. Il n’est que le reflet de mon point de vue personnel sur la question et je voulais avoir la liberté de m’exprimer sur ce sujet qui me touche directement aussi, sur mon blog.
J’ai du mal à saisir « la demande de concertation avec les principaux intéressés » alors que nous utilisons, nous toutes, ce terme sur les réseaux sociaux (et dans mon quotidien pour sensibiliser, pour ma part) tous les jours. C’est l’emploi des mots qui leur donne leur place, et c’est là que nous sommes pleinement déjà acteurs, vous et moi. Comme me le rappelait si bien mon époux : nous sommes, de fait, consultés, puisque nous employons ces mots.
Le coup de projecteur est sur nous, et je trouve étonnant de demander à des personnes extérieures (poke mon article intitulé « Le monde est rempli de spécialistes ») d’inventer un mot de toute pièce, mais en consultation avec nous, sans prendre en compte l’emploi que nous faisons déjà des mots que nous avons nous-mêmes adoptés. C’est un non-sens.
Je trouve aussi très risqué l’idée de faire table rase (pour l’appellation officielle) et de dire que la concertation se fera entre quatre murs avec trois quatre personnes triées sur le volet. Qui décide de quoi ? Je ne voudrais surtout pas me retrouver avec un acronyme froid et dépourvu de sens. Je suis dure, je le sais mais c’est réel. Je ne suis pas prête à prendre ce risque même si je ne suis pas contre l’idée de trouver des synonymes, mais je crois qu’il ne faut pas tout mélanger.
Lorsque j’entends Julie ou Marie remettre en question la laïcité du terme, je suis troublée. Évidemment que nous n’avons pas enfanté d’anges avec des ailes et une lumière aveuglante, évidemment que nos enfants ne se sont pas envolés dans les nuages au sens propre. Mais le terme « ange » peut vouloir dire tellement plus que ça. Je l’emploie quotidiennement avec mes filles sans problème. Je ne me reconnais pas dans la volonté de vouloir trouver un terme « plus dur », plus direct, plus violent, « moins doux », plus proche de ce que j’ai vécu car non, rien, aucun mot de pourrait s’approcher de ce que j’ai vécu. Même le mot « douleur » ne me convient pas. Je préfère la lumière, la douceur et la simplicité d’un mot que j’adopte et que je n’ai pas inventé…
Alors oui, je conçois que tout le monde ne se retrouve pas forcément dans ce terme, mais je crois surtout que plus vite il y a aura un terme pour nous définir et plus vite le tabou du deuil aura des chances de tomber rapidement. La seconde pétition se dresse comme le dit elle-même Julie comme « un gros caillou semé sur le chemin », mais je crains que ce caillou, aussi sincèrement emprunt de désaccord soit-il, ne vienne freiner et entraver les rouages d’une machine qu’il a déjà visiblement été très difficile de mettre en marche. Julie, tu le dis toi-même, tu ne « veux pas de ce mot dans ce dictionnaire » en parlant du terme mamange à 3’02 ici, ce qui serait tout aussi « injuste » pour moi qui me retrouve dans ce terme. Il s’agit certainement d’un lapsus puisque tu dis par la suite que tu n’es pas contre les synonymes… mais il faut garder à l’esprit que ce type de démarche peut remettre la solution à ce débat à des années pour un résultat peu convaincant.
Je suis consciente du fait qu’il s’agisse d’un sujet sensible qui touche le cœur et qui peut rapidement faire monter en pression. Je pense que tout le monde est légitime à s’exprimer sur le sujet, sans violence verbale, sans menaces ni insultes comme j’ai malheureusement pu le voir au fil de mes lectures. Je voulais simplement laisser une trace ici de ma réflexion sur ce sujet qui me tient à cœur, aussi parce qu’il devient difficile pour moi de passer par-dessus les publications de mes insta-copines en ne parvenant pas réellement à liker ou commenter sincèrement, car bridée par les limites de caractères… Voilà qui est fait, pour mon avis sur la question, il est ici.
Merci de m’avoir lue. N’hésitez pas à me donner votre avis sur la question en commentaires, avec respect et bienveillance toujours. N’hésitez pas à passer signer la ou les pétition(s) qui vous parlent, à donner vos idées de synonymes si vous en avez. Pour ma part, j’ai passé les trois derniers jours à me creuser la tête pour en trouver et je n’ai rien ressorti de convaincant. Quoi qu’il en soit, je pense personnellement qu’il y a urgence à faire graver au moins ces trois mots, qui sont déjà employés, dans les dictionnaires et pour le grand public, hors des réseaux sociaux, dans le langage commun, pour briser ce tabou, habituer les esprits à s’exprimer sur ces sujets, pour aider les familles qui vivent ces drames et ceux qui les vivront malheureusement.
EM, maman et mamange de jumeaux depuis le printemps 2017, et nouvellement maman d’un bébé arc-en-ciel depuis l’été 2020.
Enfin un nouveau billet par ici. Je crois que je vais tout de suite arrêter de dire quand j’estime pouvoir revenir parce qu’il y a toujours un sacré décalage ! J’ai tout de même réussi à rester présente sur Instagram, alors n’hésitez pas à passer voir mes petits posts si le coeur vous en dit de temps en temps pour avoir de mes nouvelles en temps réel.
Aujourd’hui, je ne vous parle ni de mon accouchement ni de notre nouvelle vie à quatre qui se déroule plutôt super bien. C’est doux, c’est chouette et on a pris le rythme beaucoup plus rapidement que la première fois ! En fait, j’écris plutôt pour garder une trace du déménagement de mon atelier dans une nouvelle pièce de la maison. C’est super important pour moi puisque j’ai remarqué je ne parvenais plus à investir mon atelier avec assez de détente. Je vous avais fait une série d’articles (qui sont encore vachement visités sur le blog) pour vous décrire les étapes de rénovations que nous avions entrepris avec mon époux pour faire de l’ancien débarras deux petits bureaux bien sympas. Je vous disais aussi qu’il y faisait encore plutôt froid et que ce n’était pas super confortable d’y garder les enfants en travaillant (sans compter sur le passage qui est aussi gênant). Bref ! On a décidé de déménager mon bureau dans une toute petite pièce toute mimi plus haut et je vais partager ça avec vous.
C’est une pièce qui avait justement besoin d’être rénovée, mais nous allons vraiment prendre le temps et sûrement plusieurs mois pour tout finaliser. Pour vous faire un petit aperçu de l’état de départ, c’est simple, en gros il s’agit d’une petite pièce qui a un énorme problème d’humidité. C’est le plus terrible. Le papier peint bleu/vert des anciens proprio tient à peine. Il y fait froid. Sinon, c’est une pièce plutôt longitudinale mais assez lumineuse.
Cette pièce était censée être la chambre de notre fils. On l’appelait « la pièce bleue » (la couleur étant déjà présente). Finalement, ce sera ma pièce (et les bureaux des filles dans l’avenir). Il y a un point qui me tient à coeur pour cette rénovation : je souhaite pouvoir continuer de l’appeler la pièce bleue.
Alors on a réfléchi et on a fait le tour avec mon époux… et on a eu un coup de coeur pour un tapis bleu dans une petite boutique du coin. Ce sera donc la pièce emblématique de la déco. Il me reste encore à monter un moodboard un peu mieux défini, mais il reste tellement de rénovation à proprement parler que j’ai encore le temps de me décider pour le choix précis des éléments. Vous pouvez retrouver mes inspirations rangements/déco dans l’onglet « déco atelier » de mon compte Pinterest si ça vous intéresse.
Pour le moment, nous avons seulement retiré le vieux papier peint et nous avons découvert une ancienne couche d’un autre temps. Jugez par vous-mêmes.
C’est fou de se dire qu’un enfant, visiblement, a pu vivre entre ces murs, entouré de toutes ces scènes de chats flippants… 0_0
Prochaine étape : traiter le mur qui a le souci d’humidité, le repeindre avec une peinture anti humidité pour faire écran. Mettre des panneaux pour mieux isoler la pièce, repeindre et changer tous les papiers peints. Refaire le sol… Et enfin mon passage favori : choisir les meubles et la déco. Et mettre le fameux tapis bleu en récompense absolue du travail accompli. Bref, il y a du bouleau ! Je sais déjà que je vais devoir être très patiente, faire les économies nécessaires… Ça prendra du temps, mais je partagerai les étapes ici dans une série d’articles intitulés « le grand bouleversement » que vous pourrez retrouver dans la section « Mumpreneuse » ou via le moteur de recherche du blog.
Voilà pour l’atelier physique ; et pour la boutique vous l’avez peut-être remarqué : elle est en maintenance en ce moment.
Nous avons décidé de changer radicalement l’univers de la boutique pour la rendre plus fraîche, moins triste et plus fluide. La première étape déclic a été de créer un nouveau compte insta spécifique à l’asso Mémoire d’anges.
J’ai remarqué que beaucoup de personnes n’avaient pas saisi la distinction entre les deux ; le sens de ma boutique et le lien avec l’asso. (Beaucoup ne savaient même pas que l’asso existait). En fait, un brin de maman c’est moi, la maman, la blogueuse, la dessinatrice qui a son histoire qui est à l’origine d’une association : Mémoire d’anges, que j’ai fondée avec mon époux. Pour faire simple, je suis l’illustratrice de Mémoire d’anges et tous les gains générés par les ventes retombent intégralement dans les caisses de l’asso. Je mets ma passion pour la création et le dessin au service de ce projet. Comme ça, je m’amuse en créant des petits produits sympa et vous, si vous achetez, vous faites un don en ayant une contrepartie sympa. Notre objectif avec l’association que nous avons fondée à deux, suite au décès de notre fils, serait de parrainer des orphelins en priorité, aider des enfants dans le besoin, des familles. Cette partie de notre vie est complètement bénévole. On le fait avec passion, parce que ça nous fait plaisir, parce que moi ça me fait une activité annexe, épanouissante, où je me sens utile et où je m’amuse à la fois. Voilà pour le résumé global. Et j’ai hâte de pouvoir emballer vos petites commandes dans ma pièce bleue, qui a une symbolique d’autant plus forte.
Le site de vente va donc être refondé pour mieux permettre aux personnes extérieures au blog de bien comprendre toute l’histoire (ça prendra aussi un peu de temps mais ça viendra). Je profite de ce temps là pour dessiner la nouvelle collection. Il y aura quelques changements. Il y a aura aussi une page « actus » dédiée à l’asso où vous aurez un aperçu des actions en cours ou à venir, des partenariats, etc. Hâte de partager tout cela ! En attendant, patience.
Je suis à un moment de ma vie où tout tourne au ralenti. Avec un bébé dans les bras H24, j’en profite à fond parce que je sais que ces petites boules d’amour grandissent vite. Alors je savoure pleinement sans me poser de question. Il m’arrive de passer mes matinées à la regarder dormir sur moi pendant que ma grande est à l’école, et je ne le regrette pas. C’est doux, c’est lent. Chaque chose en son temps.
En attendant, si des produits ou des services d’illustrations vous intéressent, je reste disponible pour toutes demandes. Pour les portraits, je n’ai plus de disponibilité pour décembre, mais il y aura de nouveau de la place dès janvier. (J’ai réduit à deux portraits par mois pour éviter les temps d’attente interminables). Dans tous les cas, si vous avez une demande, n’hésitez pas. La boutique est en maintenance mais le lien Paypal reste actif, il suffit de m’envoyer un mail ou de m’écrire en MP. Les produits disponibles sont recensés plus clairement sur la nouvelle page insta : @memoiredanges
A très vite je l’espère pour un nouveau billet « un brin de maman m’a dit » qui parlera d’allaitement. J’ai tellement de choses à en dire !
Gros bisous les copines.
EM.
Coucou par ici,
J’avais promis de revenir assez rapidement et me revoilà (hum hum, j’ai écrit cette phrase il y a plusieurs jours… donc autant vous dire que l’écriture de cet article a été interrompu au moins dix fois !). Tout d’abord un grand merci à vous pour vos très nombreuses réactions sur le blog, en privé ou bien sur Insta. Ça me réchauffe le coeur de voir que vous êtes toujours au rendez-vous, que vous avez compris nos choix… que vous êtes heureuses pour nous. Merci beaucoup pour vos mots et votre enthousiasme.
Aujourd’hui, je reviens avec un billet tellement plus léger, moins réfléchi. Le genre de pavé qui va sortir tout seul comme si je parlais à une bonne copine autour d’un bon café pour raconter un peu ce début d’année scolaire en toute simplicité, et parler un peu de mes projets à venir.
Alors par où commencer ? L’alerte poux à l’école de ma grande, à peine deux semaines après le rentrée ? (Ouf, rien à l’horizon pour le moment !) La gestion de la continence d’un enfant de trois ans post confinement, ou comment tu te re-confines volontairement par la force des choses par crainte d’un pipi surprise en pleine sortie familiale… Ok, prenons deux minutes pour parler de ça… Comment vous faites, vous ? Avec un enfant qui a une vessie aussi active qu’une femme enceinte à son troisième trimestre ? L’autre jour, j’ai eu l’immense joie de découvrir que le centre commercial du coin possédait des mini toilettes trop mignonnes pour enfant, avec une LUNETTE, et large en plus, le rêve quoi… C’était propre, c’était bien fait. J’ai dit à mon époux que nos longues sorties allaient probablement se résumer à des escapades aux alentour de CE centre commercial pendant un temps car ces toilettes pour enfant (donc forcément moins empreintes de maladies graves potentiellement échouées par ci, par là) étaient parfaites. Puis il y a eu ce samedi après-midi où nous avons longuement attendu derrière cette porte, j’aurais dû avoir des soupçons. Puis soudain, la porte qui s’ouvre, et là surprise, je vois une femme qui a bien plus de 3, 6 ou 12 ans… en sortir, avec pour toile de fond « les » toilettes, que dis-je, NOS toilettes saccagées ! Cette vision d’horreur a été terrible… Même si ces toilettes se font nettoyer mille fois, je n’ai plus confiance. Je crois que je ne pourrai plus y remettre les pieds… J’ai toujours eu beaucoup de mal avec les toilettes publiques, mais alors laisser mon enfant de deux ou trois ans dans ces lieux… c’est encore plus difficile que ce que j’imaginais. Aujourd’hui, je vous livre la seule astuce que j’ai (pas écolo du tout) : les sacs plastiques jetables. Voilà voilà. Ma solution économique reste de découper les deux extrémités d’un sac poubelle de 50 L et de le recouper ensuite en deux pour obtenir deux larges cercles ajustables sur n’importe quel toilettes (adultes ou enfants). J’en ai toujours au moins deux prédécoupés dans mon sac… #VieDeMaman
Sur une note plus joyeuse, il y a donc eu la rentrée. La toute première rentrée de ma choupette. Elle a été source de pas mal d’émotions pour nous. Un peu d’inquiétude pour moi (c’est normal je pense). Finalement, l’adaptation s’est faite très rapidement, tout simplement. L’amour pour l’école… c’est très beau à voir, et constater tous les matins cet enthousiasme était plutôt surprenant puisque je m’étais plutôt préparée à des torrents de larmes. Contre toute attente, il n’y a rien eu. Alors je savoure. Il faut dire que nous l’avions très bien préparée en amont et ce depuis des mois. Il y a deux paires de jumeaux (au complet) dans sa classe… ça ne s’invente pas. Ça me touche, mais je la trouve super sociale alors je suis rassurée. Peut-être aussi que c’est justement sa gémellité manquée qui l’aide autant à aller vers l’autre. C’est une force malgré tout. A ce jour, elle a déjà une super meilleure copine et je suis trop heureuse pour cela. De mon côté, pour garder un pied dans l’institution qui s’occupe d’elle, parce que le cordon est difficile à couper mais aussi parce que j’aime bien ce genre de rôle actif, j’ai décidé de me présenter aux élections de délégués des parents d’élèves. Je m’attendais à un combat sans nom, je préparais mon plus beau plaidoyer (aller, c’est rigolo non ?) et puis finalement, il y a eu zéro concurrence… Je ne pourrais même pas me la jouer. Non, visiblement ça n’intéresse personne. Mais bon, une victoire est une victoire, n’est-ce pas ? Je ne crache pas sur cette chance de pouvoir m’investir dans cette petite école qui voit ma fille grandir dans son giron. Je suis tout de même un peu étonnée de voir que si peu de parents sont intéressés par cette possibilité. Est-ce-que ça ne les intéresse juste pas ? Ou alors c’est parce qu’ils bossent tous ? Ou bien c’est parce que nous n’avons eu aucune information sur les réelles fonctions que les déléguées auront ? ^^ Dans tous les cas, tant mieux pour moi. En vérité, c’est avec ce genre de détail que je réalise à quel point ça me plaît de pouvoir passer mon temps plein à m’occuper de mes enfants, avoir ce genre de choix possible… et je suis encore plus épanouie quand je parviens à me gratter du temps pour mes projets perso.
En parlant de ça, il faut que je vous parle de l’asso et tout le tralala. Pour le moment, on ne va pas se le cacher, ça ne décolle pas vraiment. Il y a eu plusieurs commandes depuis le départ mais la cagnotte actuelle ne nous permet pas encore de réaliser une belle action concrète. En secret, notre premier objectif avec Mémoire d’anges serait de parrainer un petit orphelin. C’est vraiment notre intention première depuis le tout départ. Alors je vais continuer de travailler dans ce sens. Je vais essayer de proposer de nouvelles choses dans ma boutique en ligne dans les prochains mois pour diversifier un peu plus mes produits. Quel que soit le rythme avec lequel j’avance, j’aime ce projet de tout mon coeur et il reste totalement d’actualité. Par contre, je pense que je vais refermer définitivement la porte d’Etsy qui a finalement été un casse-tête à gérer sachant que mon site de vente continuait de générer plus de ventes que sur Etsy où il est assez difficile, à mon sens, de tirer son épingle du jeu. Mais cela m’aura énormément appris et je vais donc retravailler mon site de vente en conséquence dans les prochains mois (ça va prendre du temps de le rendre plus attractif, mais je dois m’y pencher sérieusement). On apprend, et on s’amuse surtout ! C’est le principal.
Je vous en parlais aussi sur Instagram il y a quelques temps, mais je pense très sérieusement à déménager mon atelier vers une petite pièce plus cosy de la maison qui demande à être rénovée. Si vous me suivez depuis un moment, vous devez vous souvenir de la série d’articles où je vous décrivais la rénovation de ce qui servait de cave aux anciens propriétaires pour nous aménager des petits bureaux. Finalement, y travailler avec les enfants est un peu trop complexe. Il y fait un peu trop froid, il y a du passage… Bref, je n’habite clairement pas dans un château (poke Dinde de toi (à quand la suite de tes articles « envers du décors » d’ailleurs?)), mais il y a pas mal de travaux à effectuer et je vais profiter d’une pièce que nous voulions rénover de toute façon pour la « squatter » le temps que les enfants grandissent et que je finisse par partager cet espace bureaux avec eux. Je vous embarquerai avec moi pour garder en archives ces moments de vie que j’adore relire par la suite.
Pour ce qui est du roman dont je vous parle depuis des mois et que je mets visiblement mille ans à écrire (en même temps, il s’est aussi passé mille choses ces derniers mois…), il reste tout autant d’actualité. Je suis juste un peu lente à raconter l’histoire que j’ai fini d’imaginer. Laissez-moi le temps de dérouler tout cela et vous serez les premières informées ici sur le blog dès que je l’aurais terminé, enfin… après mon époux qui reste mon premier lecteur !
Le blog et Instagram (qui reste mon réseau social de prédilection après le blog) seront un peu plus actifs (disons un post par semaine pour commencer si possible. Et plus de stories sur insta…). Ah ! Et je compte bien faire repartir mes petits Rendez-vous des mots dis donc ! Bref, je fais (enfin) ma rentrée… en décalé, mais que ça fait du bien !
Je vous embrasse tout fort les copines.
EM.
Et vous ? Quoi de neuf ?
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Oh… par où commencer ? La page est blanche et pourtant elle est déjà pleine. J’ai retenu tant et tant de mots et contenu tellement encore de sentiments. J’ai eu peur, très peur. Depuis le tout début d’ailleurs, et puis j’ai espéré très fort…
Il y a un peu plus de trois ans, mon cœur s’est figé avec l’arrêt de celui de mon fils. Sur le doppler, à l’échographie, la ligne plate et continue qui accrochait mon regard terrifié m’empêchait de contempler une dernière fois celle pleine de vie de ma fille, quelques minutes avant qu’elle ne voie le jour, esseulée.
Il y a un peu plus de neuf mois, j’ai retenu mon souffle à nouveau et je me suis confronté de nouveau à cet examen difficile, et pourtant tellement banal. Durant ce rendez-vous que j’ai voulu précoce, et pour la première fois depuis ce souvenir funeste, j’ai vu un cœur. J’ai entendu des battements, et j’ai vu un petit muscle en mouvement. Juste un cœur. A ce stade, je n’aurais rien pu espérer voir de plus, mais ce cœur-là, comme je l’ai vu, avec toutes les images qui sont gravées dans ma mémoire, je l’ai enregistré très profondément pour ne jamais oublier ce miracle de la vie. Un petit cœur comme ça qui flotte, c’est une image impressionnante que je n’avais pas eu l’occasion de voir pour mes jumeaux puisque j’avais découvert ma grossesse plus tardivement à l’époque.
J’avais un petit cœur dans le ventre : une pompe incroyablement réconfortante. Un bonheur puissant qui ne retire en rien les craintes. Mais le bonheur, c’est ça après tout. Ce n’est rien de plus qu’une station. Un sentiment qui émerge et qui ne se révèle que si on veut bien le voir et le vivre au moment où il se présente. Alors bien sûr, j’ai continué d’avoir peur jusqu’au bout et aujourd’hui encore il m’arrive d’avoir peur, mais j’ai prié encore et j’ai savouré chaque petit bonheur, caché derrière des remparts d’espérance. Je savais que tout pouvait basculer, mais je savais aussi que cela n’enlèverait en rien ces petits et grands bonheurs que nous étions en train de vivre étape après étape.
Evidemment, il y a eu des hauts et des bas, mais par chance, ce qui était inespéré arriva. Un confinement est tombé du ciel (j’ai un peu honte d’avoir aimé ce confinement lorsque l’on sait le nombre de morts et le désastre social qui se cache derrière cette décision… mais c’est ainsi), et malgré tout ce que cela a pu impliquer en termes de problèmes, de restrictions ou de drames pour le monde, pour nous, cela nous aura permis de vivre quelques mois complètement retirés du monde, au calme, hors du temps, en famille. Mon époux a pu être beaucoup plus présent physiquement, ce qui n’était pas négligeable pour m’aider au quotidien avec notre grande. Il m’a énormément soutenue durant cette « grossesse d’après ». Grâce au confinement, nous avons pu prendre le temps de vivre chaque moment de cette nouvelle grossesse à trois. J’ai fait le choix de ne pas partager ce bouleversement sur le blog et les réseaux, même s’il est évident que j’aurais sans doute partagé cette étape cruciale de ma vie quoi qu’il serait arrivé. Mais j’avais envie de prendre ce temps pour comprendre ce qui était en train de nous arriver. Me recentrer sur les essentiels et avancer simplement, sans réfléchir, juste en me laissant porter par les événements.
En réalité, si je devais choisir un mot pour décrire cette grossesse, je choisirais sans doute l’image de l’apnée. Nous étions véritablement en apnée. J’ai retenu mon souffle jusqu’au moment où j’ai eu le bonheur de ressentir celui du petit cœur qui s’était logé en moi. Et quel souffle… Ce souffle de vie est un baume si puissant qu’il m’en ferait presque oublier les mois de nausées, de fatigues et toutes les souffrances et les angoisses relatives à la maternité. Au même titre que ma grande qui rayonnait de vie et de joie et ce dès les premiers instants. Mais cette fois-ci, c’était différent. Ils n’étaient plus deux. Il ne serait pas question de pleurer et de sourire dans le même temps. C’était beaucoup plus simple. Ce serait joie ou tristesse. Un temps pour chaque chose.
Dieu merci, un bébé est finalement né, et nous sommes tous les deux restés vivant. Une claque de vie dans la figure. Des éclats de bonheur. Un suivi de grossesse et un accouchement idéaux qui m’auront réconcilié avec le milieu médical et le personnel hospitalier.
Cécile, Fanny, Fabienne et tant d’autres… Ce sont des prénoms et des regards (masque oblige) qui resteront gravés dans ma mémoire. J’ai rencontré des femmes en or, des professionnelles passionnées et humaines que je n’oublierai jamais.
Si vous me lisez depuis longtemps, vous savez à quel point mon regard sur ce milieu s’est assombri au fil de mes rencontres et de mes expériences. Je n’avais plus d’espoir, mais cette dernière expérience en est la preuve : tout n’est pas perdu. Il y a encore de l’espoir et quelques perles rares. Il faut juste bien chercher.
Alors, il y a quelques semaines, la super médecin que j’ai choisie, qui m’a suivie, et qui m’a accompagné jusqu’au bout, m’a aidée, avec sa superbe équipe, à donner naissance à un merveilleux bébé dans le respect de mes volontés et de ma personne. Il s’agit d’une petite fille qui est venue rejoindre notre famille comme vous avez pu le deviner dans la petite vidéo que j’ai pris plaisir à réaliser. (Avec du recul, le passage me fait rire par sa durée, mais autant vous dire que la « longue » séquence du chapelet n’était pas de trop dans cette courte vidéo vu tout le temps que j’ai passé à prier.)
Une deuxième fille, c’est un bonheur sans nom. Nous tenions à offrir un compagnon de vie à notre grande fille (eh oui, choupette est devenue grande…). Aucun enfant au monde ne pourra remplacer son jumeau et la volonté d’agrandir notre famille était évidemment à mille lieux de ce dessein. Ceci dit, je sais, pour avoir plusieurs sœurs, que c’est une chance incroyable dans la vie que d’avoir ce lien unique. Mon souhait le plus intime serait que leur relation soit aussi forte et belle qu’elle l’aurait été si elles avaient été jumelles. On peut affronter la vie seule, mais ensemble, main dans la main, c’est plus doux.
Aujourd’hui, nous sommes cinq. Avec l’un d’entre nous qui nous regarde d’en haut. C’est beau quand on y pense. Aujourd’hui, je suis apaisée, mais un jour je penserais à décrire davantage les montagnes russes émotionnelles par lesquelles je suis passée ces derniers mois. J’ai eu si peur, si vous saviez. Mais pas assez peur pour ne pas retenter l’expérience il faut croire. Un peu de folie, beaucoup d’amour, de patience et d’espoir et nous voilà aujourd’hui. Dans une nouvelle temporalité, dans un nouveau schéma de vie. Avec ce nouvel être qui ne dort nulle part ailleurs que dans nos bras pour notre plus grand bonheur.
J’ai envie de dire que nous nageons dans le bonheur. Alors évidemment, et vous le savez, la parentalité ce n’est pas tout rose. C’est plein de fatigue, d’angoisse, de stress et d’incertitudes. C’est éreintant et très déstabilisant par moments. Mais quand on a perdu un enfant, on goutte à tout cela avec un œil plus doux. On dédramatise les petites nuits et les vomis… Evidemment, le bonheur n’est pas un état moral constant, mais je me le suis promis durant cette grossesse et je tiendrai parole : dorénavant, et pour de vrai, je m’autoriserai à être heureuse quoi que la vie nous réserve, parce que la liste de ce qui me procure du bonheur dépasse de loin mes espérances et que tous les petits et grands miracles que nous avons la chance d’avoir vécus ou que nous vivons en ce moment méritent d’être soulignés et considérés en tant que tels. Cela ne m’empêchera pas de pleurer parfois, mais comme toujours, il faudra continuer de faire la part des choses avec beaucoup de reconnaissance pour les trois cœurs que j’ai portés et qui ont battu en chœur avec le mien.
Qu’on se le dise, la grossesse d’après, ce n’est pas une grossesse normale. C’est une grossesse avec une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête. Elle a un goût supplémentaire totalement nouveau, dépourvu de la naïveté des débuts. Elle s’accompagne d’une limite inconsciente à une projection pleine d’espoir. Elle se vie avec une armure épaisse, et parallèlement, elle porte en elle une grande fébrilité. C’est une véritable épreuve. Et en écrivant ces mots, j’ai une pensée particulière pour les mamans qui me lisent et qui ont vécu un deuil périnatal.
Si tu me lis, que tu a vécu le deuil d’un enfant, et que tu vis ou que tu souhaites vivre cette fameuse « grossesse d’après », je n’ai qu’un seul conseil à te donner : Laisse toi porter. Accepte tes états d’âme, laisse la palette étendue de tes sentiments s’épanouir. Ne refoule rien, exprime-toi, parle, écris, libère-toi et vis. Trouve des professionnelles de santé qui te correspondent et ne ressasse pas à t’en rendre malade. Entoure-toi bien et pense à inspirer (mieux que moi). Laisse-toi porter. Il arrivera ce qu’il arrivera et tu traverseras ce que tu traverseras, et la vie continuera son cours. Tu te relèveras. Rappelle-toi que la vie embrasse la mort et que nous y passerons tous. Vivre, c’est se permettre d’essayer d’expérimenter ce que l’on choisit de tenter. On le décide ou non, mais toujours en sachant que nous n’avons pas la mainmise sur tout. Vivre, c’est traverser des choses et laisser des empreintes. C’est écrire une histoire, des histoires… Et quoi qu’il arrive, toutes ces petites vies comptent. C’est une philosophie libératrice. Qui donne le vertige parfois quand on y pense profondément. Mais c’est réel. Certains soucis sont là seulement où on veut les voir. Autorise-toi à y croire. Raccroche-toi à tes convictions, à tes croyances, rattache-toi aux personnes que tu aimes et qui t’aiment pour trouver du réconfort et de l’écoute, et en dehors de tout cela, laisse couler. Laisse-toi porter.
Ces conseils ont été plus faciles à écrire qu’à appliquer sur le moment pour moi, mais ils m’ont vraiment aidée, alors je les transmets à mon tour. Et puis peut-être aussi que mon discours peut paraître un peu nébuleux (en même temps, je n’ai que quatre heures de sommeil dans les pattes aujourd’hui), mais je sentais que si je ne prenais pas enfin le temps pour écrire ce soir, ce billet n’allait jamais sortir, et je voulais vraiment garder une trace de mon état d’âme à ce moment précis de ma vie.
Il est temps pour moi de retrouver un rythme (je vais vraiment essayer) qui me permette de revenir plus souvent sur le blog. J’en ai besoin. J’ai encore plein de jolies choses à partager. Des réflexions, des souvenirs, des archives de vie. Du partage tout simplement. J’espère que cette petite cachoterie ne vous aura pas trop vexées. La vie, c’est ça aussi. Des moments d’apnée où l’on n’est pas toujours prêts à tout déballer d’un coup. Ce blog est tout de même resté un outil super utile pour moi. J’ai partagé quelques articles très libérateurs durant cette grossesse. Aujourd’hui, je reviens compléter le puzzle en vous partageant cette annonce qui me réjouit le cœur, pour partager ce bonheur avec vous.
Là où une naissance peut paraître banale et facile dans les regards qui se projettent sur des siècles durant… ici, à l’échelle de ma petite vie, avec mon expérience, je sais que la grossesse est une épreuve physique, morale et émotionnellement remarquable. C’est une étape de vie, et la naissance heureuse est une victoire miraculeuse.
Dieu merci.
EM.
A bientôt pour un prochain billet. Je vous embrasse très fort.
* Jamais deux sans toi *
L’annonce que j’ai couvée, que j’ai mis du temps à dévoiler et qui a été la raison de mon absence ces nombreux mois… la voici.
Accordez-moi encore quelques jours. Je viendrai tout vous raconter.
A très vite, et merci pour votre patience et votre fidélité.
EM.
unbrindemaman © EM – 3 ans et huit mois que je suis maman.
Un petit article tout court, plus joyeux que le dernier, et totalement « autocentré » pour célébrer ma maternité et garder une trace écrite de mon ressenti à ce stade de ma vie, mais aussi pour vous parler du blog et du rôle qu’il a tenu dans ce parcours.
Il y a 3 ans (presque 4 ans en réalité si j’inclus légitimement la grossesse qui fait partie intégrante du processus), je vivais le plus grand bouleversement de ma vie. Celui auquel je ne m’attendais pas, celui qui m’a profondément changée à jamais. Des jumeaux, naturellement, en première grossesse, quel miracle fou… J’ai eu beau être entourée de plein d’enfants depuis des années, que j’aime toujours autant aujourd’hui, je peux dire que l’amour que je porte à mes propres enfants est incomparable, inimitable, totalement viscérale, profond, inexplicable : ils sont la chair de ma chair et je les aime plus que ma petite personne.
Parfois, je regarde la nouvelle petite famille que nous avons bâtie avec mon époux et je me dis : « Waw, c’est moi la maman ». C’est un sentiment très étrange, presque perturbant, intimidant. La plupart du temps, et d’autant plus depuis que je ne travaille plus et que j’ai moins de responsabilités professionnelles, j ‘ai encore l’impression d’avoir 16 ou 18 ans dans ma tête. Pourtant, je crois pouvoir dire que mon expérience de la maternité m’a fait perdre mon innocence. J’ai « grandi » d’un coup, j’ai rencontré la vie et aussi la mort, j’ai traversé beaucoup de choses et aujourd’hui, je sens que mes nouvelles responsabilités sont beaucoup plus complexes et riches que tout ce que j’ai pu avoir à faire jusque-là. Faire grandir et accompagner un petit être dans ce monde, ma plus grande responsabilité… Quel challenge !
Il y a un peu plus de 2 ans, j’ai eu l’envie de partager tout ce cheminement émotionnel et pratique avec d’autres femmes qui avaient traversé cela. Je ne suis pas vraiment une maman qui se trouve entourée d’autres mamans… Je vis loin de mes sœurs, et même si nous échangeons à ce sujet, j’avais besoin de plus. Une fois maman, j’ai littéralement eu le sentiment d’être passée dans une nouvelle dimension cachée de ma vie de femme. Comme si j’avais franchi une barrière impalpable qui me projetait aussitôt dans un nouveau monde où je me retrouvais un peu seule avec moi-même, et avec mon enfant…
Finalement, on découvre que le guide, c’est le nourrisson, et qu’on s’en sort très bien… ce qui n’empêche pas d’avoir besoin ou envie d’en parler ! Et le blog a été très bénéfique pour moi. Mon blog, mais aussi celui des autres mamans que j’ai pu rencontrer sur la toile.
Pour la petite anecdote, le blog devait s’appeler « Graine de maman », mais le nom était déjà pris je crois, alors j’ai opté pour le « Un brin de maman » que vous connaissez. Je ne regrette pas d’avoir fait l’effort d’ouvrir cette petite plateforme d’échange. Aujourd’hui et même dans les périodes ou je ne suis pas très active sur le blog, je constate qu’il est plutôt pas mal visité, ce qui me réjouit énormément. Généralement, je constate que lorsque quelqu’un tombe sur mon blog, s’en découle un épluchage de plusieurs autres articles dans la foulée. C’est très agréable de se sentir lue. C’est très agréable aussi d’avoir des échanges, des retours. Plus le temps passe, plus je prends le temps de parler de sujets plus profonds, et plus les échanges sont au rendez-vous. Ils se font sur le blog bien sûr, mais aussi beaucoup en privé. De vrais échanges, de vrais partages. Je ne pouvais pas espérer mieux.
Au départ, je passais beaucoup de temps sur Facebook en complément du blog, puis vous m’avez conseillé Instagram pour des échanges plus fluides. Il est vrai que j’ai fini par accrocher davantage avec cette plateforme moins prenante et plus intuitive. Récemment, je suis repassée faire un tour sur Facebook et quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’ai découvert les nouveaux messages qui m’y attendaient ! J’ai été très émue et très touchée par tout ce que j’ai pu lire.
Je voudrais dire un grand merci de tout cœur à toutes les personnes qui me lisent, aux personnes qui réagissent ici sur le blog en exprimant leurs avis ouvertement et librement. Je voudrais aussi remercier toutes les personnes qui me suivent depuis les réseaux et qui viennent au bout du chemin pour me lire vraiment. Merci à toutes les personnes qui se livrent en messages privés parce qu’elles y sont plus à l’aise pour parler. Merci encore à toutes les personnes qui ont souhaité un joyeux anniversaire à notre fille il y a quelques jours, avec une pensée pour notre fils, nos jumeaux… et un merci particulier à ma copinaute Suzanne, qui est là depuis le début et qui a aussi eu la délicate attention de me déposer ces mots si forts le jour de l’anniversaire de mes enfants : « Joyeux 3 ans de maman ».
Ça me touche beaucoup parce que c’est totalement vrai : avec la naissance de mes enfants, c’est ma maternité qui est née, qui s’est révélée et qui m’a changée. Je ne serai jamais assez reconnaissante pour cette chance inouïe. Je me sens privilégiée parce que je sais que porter des enfants et donc porter ce rôle de maman n’est pas une évidence dans la vie d’une femme. Il y a les difficultés possibles, les fausses couches, les grossesses extra-utérines, et tous les autres drames… Toutes ces épreuves sont des tabous qui ont traversé les siècles et même si la vie se perpétue, en réalité, ce n’est pas un chemin sans douleurs. Alors merci la vie de m’avoir permis de connaître ce bonheur avec mes jumeaux. Dieu merci de me permettre de goûter pleinement à ce rôle de maman depuis trois ans avec ma fille.
Encore merci à toutes pour votre soutien et vos passages par ici ou sur les réseaux pour suivre cette aventure folle. Merci aux copinautes de partager vos parcours. Cette communauté de mamans connectées est très enrichissante et très réconfortante. Et ma communauté de brindilles qui ne comporte pas que des mamans l’est tout autant. Merci encore.
unbrindemaman © EM – 3 ans et huit mois de nos deux amours.
EM.
unbrindemaman © EM – « N’aie pas peur, je suis là. »
C’est, je crois, l’un des mois les plus difficiles de l’année pour moi. Il est plein d’ambivalences, de naissances et de décès. Avec autant de joies et de petites fêtes que de tristesses. C’est le mois de mai. Mon mois de mai à moi. Celui qui succède à mon doux mois d’avril, celui-là même qui me renvoie toujours à mes souvenirs d’enfant, à ma première famille et à mes moments de vie les plus naïfs. Après ce mois de nostalgie, sans répit, je tombe inlassablement sur le mystérieux mois de mai. Depuis trois ans maintenant, c’est le mois qui a fait de moi une adulte d’un coup de savate.
Est-ce que j’aurais même imaginé un jour que ce pourrait être de moi que l’on pourrait parler, dans les futurs repas de famille, entourés d’enfants avides d’histoires, comme de l’arrière-grand-mère qui avait perdu un jumeau à terme sans crier gare ? Je serais cette arrière-grande-tante qui avait vécu une chose horrible : « Tu te rends compte… » Celle qui avait toujours le sourire et qui répondait toujours :« Ça va et toi ? », comme si de rien n’était, comme si tout allait finalement bien pour elle. Celle qui n’en parlait jamais et qui continuait à vivre comme tout le monde. Si seulement ils pouvaient savoir combien j’ai envie d’en parler. Au moins autant de fois que j’y pense… un peu chaque jour. Mais dans le présent, ça n’intéresse personne, et je reste seule avec mes sentiments.
Je commence à m’approcher de certaines dates qui m’engourdissent quand j’y pense : la naissance de mes jumeaux, la fête des mères et quelques autres dates aux alentours qui ont beaucoup de sens, des dates que personne ne retient mais qui sont intactes dans mon cœur… Pour ne parler que de la fête des mères, elle n’a jamais été une vraie date importante pour moi (c’est un truc commercial, non ?). Mais voilà, l’année de naissance de mes enfants, cet événement précis, qui bouge d’année en année, tombait le jour même de leur naissance, comme une petite claque supplémentaire. Ce matin-là, et alors que l’accouchement était prévu le lendemain au petit matin, j’ai voulu trouver le moyen de m’évader l’esprit. Je m’étais réveillée tôt d’un cauchemar très réaliste dans lequel j’étais pétrifiée de peur. Dans ce rêve étrange, l’un des deux berceaux qui était à mes cotés s’était tourné d’un quart de tour tout seul. Un rêve vraiment très étrange qui m’avait fait froid dans le dos au point de m’en réveiller en larmes. Un cauchemar comme je n’en fais absolument jamais (le premier, pas vraiment effrayant avec du recul, et dernier en date, datant peut-être de mes cinq ans).
Ce dimanche matin, je n’avais ni envie de lire sur la grossesse, la maternité ou l’accouchement, ni envie de perdre mon esprit dans un roman qui allait m’emmener dans quelque chose de trop décalé de ce que j’allais vivre quelques heures plus tard. J’étais seule et j’avais seulement envie de laisser mon esprit se décharger complètement de toute forme de stress possible. J’ai décidé d’allumer la télévision de ma petite chambre d’hôpital dans laquelle j’étais confinée depuis 14 jours. L’hospitalisation avait été tellement longue, je voyais enfin le bout. J’avais finalement réussi à me détendre complètement avec des programmes pour enfants un peu nuls il faut le dire (Gulli étant la seule chaîne dont j’avais le droit dans mon forfait), mais ils avaient le mérite de me laisser sereine pour une heure ou deux. Puis il y a eu cette publicité sur la fête des mères : c’était le jour même, et à ce moment précis, j’ai eu une monté d’angoisse et de chagrin terrible, incontrôlable. J’ai décroché mon téléphone, j’ai appelé ma maman, je lui ai souhaité une joyeuse fête des mères et j’ai fondu en larmes. J’avais l’intime conviction que j’allais perdre la vie dans cet accouchement, je lui ai même fait mes adieux (c’est complètement loufoque quand j’y pense). C’était un sentiment inexplicable, qui prend au cou et qui était complètement nouveau pour moi. Je n’avais jamais ressenti cela avant. Je lui ai énoncé les grandes lignes de mon testament à cet instant (j’ai même écrit quelques mots à mes enfants). Je n’avais pas peur de la mort en tant que telle, mais j’étais terriblement chagrinée à l’idée de ne pas pouvoir rencontrer mes enfants.
Pour moi, c’était certain, le lendemain se serait fini pour moi. Je serais une maman fantôme qui n’aurait même pas eu le temps d’embrasser ses enfants pour qui elle avait tant souffert. Ma maman m’a rassurée comme elle a pu. Elle était démunie et un peu perdue par ce que je lui racontais. Avec du recul, je me demande vraiment ce qui m’a pris. C’est en apprenant que nous étions le jour de la fête des mères que j’ai réalisé le nouveau rôle imminent qui m’attendait. J’avais pourtant hâte, mais il faut croire que mon subconscient avait déjà ressenti des choses. Il m’était inimaginable de projeter ce sentiment sur mes enfants, alors je pense que j’ai naturellement dû penser que c’est de moi dont il allait s’agir. La mort avait-elle déjà pénétré mon ventre ? Depuis combien de temps ? À l’instant même ? Quelques heures avant ? À quelques minutes près ? Et mon cauchemar ? Depuis quand est-ce que je fait des rêves prémonitoires, moi ? Est-ce même possible de ressentir autant de choses d’un coup ? Ça existe vraiment ?
Le mystère reste entier. Je n’ai pas partagé cette grande angoisse soudaine avec mon époux qui n’était pas présent cette matinée-là. Je ne voulais pas l’inquiéter, mais je peux dire sans aucun doute que j’ai ressenti la mort roder autour de moi. J’aurais préféré en être la cible, mais on ne choisit pas ces choses-là.
Une heure plus tard, une sage-femme découvrait, durant une dernière échographie de contrôle, que c’était fini. « Un cœur sur deux s’est arrêté, c’est comme ça, on ne peut rien faire Madame. » J’ai accouché en urgence, le jour de la fameuse « fête » des mères. Dans l’incompréhension la plus totale. Ce fut un déchirement sans nom. Je pouvais m’attendre à tout sauf à cela. Depuis ce jour, je ne cesse d’y repenser. À ce pressentiment que j’ai eu, à cette certitude de ma mort à moi, quelques minutes avant qu’on ne m’annonce qu’une partie de moi s’était effectivement envolée.
Je n’ai réellement ressenti la mort roder autour de moi qu’une seconde fois, de façon très surprenante lors d’un voyage en famille, suite à cette épreuve qui m’a laissée hypersensible, hyperprévoyante et hyperprotectrice avec ma fille, mon époux et ma famille en général. Je précise que je n’ai absolument jamais eu de pensées morbides et que j’aime la vie, je n’ai jamais eu de tels pressentiments avant de rencontrer la mort. Dieu merci, nous n’avons rien eu durant ce voyage, mais au retour nous avons croisé une voiture retournée sur la route entourée de nombreux soignants. Quelqu’un est peut-être mort ce jour-là, ce n’est pas certain mais c’est très probable. Cette image reste encore gravée dans ma mémoire.
Pourquoi écrire tout cela ? Je ne sais pas. Il m’arrive de me sentir complètement décalée du reste du monde. Comme si j’étais déjà cette arrière-grand-mère lointaine qui avait vécu de vraies choses. De vraies épreuves de la vie. Le genre de choses qu’on ne partage pas avec n’importe qui si l’on n’est pas prêt à entendre des atrocités ou des idioties mais qu’on apprend à décrire tout de même en dépit de tout cela, avec recul toujours. Et tant pis pour ceux qui n’ont pas la maturité et l’intelligence émotionnelle de comprendre. De toute manière, je reste seule avec mes souvenirs et mes ressentis. Je suis alors tantôt cette coquille vide avec le cœur en miettes, abattue et vidée, et quelques temps plus tard, je peux être une version de moi-même pleine de force et de courage. Mais en même temps, est-ce que j’ai vraiment le choix ? Je sais que dans les deux cas, l’espoir est toujours là, alors je tiens. Mais, aussi entourée que je puisse l’être, c’est un chemin douloureux que j’empreinte seule.
C’est souvent le soir que mon esprit et mon cœur me soumettent ce temps de « décryptage » que je n’ai parfois pas. Le mois de mai semble donc devenir le mois des insomnies sans que je ne puisse rien y faire. Et je me refais inlassablement le même film. J’essaie de comprendre. Je me revois discuter avec les médecins, les sage-femmes, le personnel soignant. Je revis tout sans aucun manquement, avec détails, sans écart avec la réalité. J’analyse chaque mot et chaque regard pour comprendre. Je revois mon fils dans mes bras. Mon grand garçon qui était si beau et si mignon. Un vrai petit homme qui semblait avoir vécu tellement plus que moi, avant même d’être né. Mon fils que j’aime tant et dont je souffre de n’avoir pu embrasser assez les joues, les mains et le front. Il me fallait bien une vie pour parvenir à lui offrir une quantité acceptable de l’amour qu’il mérite tant, si j’avais pu. Je me rappelle ses traits, son poids dans mes bras, son sourire, ses cheveux. Tous ces détails troublants que je retrouve intacts sur ses photos et en sa sœur jumelle aujourd’hui encore. Je me rappelle de mon époux qui était affecté comme jamais je ne l’avais vu auparavant, son fils dans les bras… Je me rappelle aussi les réactions de notre entourage et de l’équipe médicale. Toutes différentes, parfois absentes, parfois sommaires, parfois inquisitrices, parfois réconfortantes, à l’écoute, accusatrices ou compréhensives, et aussi maladroites la plupart du temps. Et je me demande, qui était vraiment là pour moi ? Pour nous ? Qui sont ceux qui ont cherché à savoir si nous allions bien ? Qui sont ceux qui nous ont pris dans leurs bras ? Qui avait l’oreille attentive et les mouchoirs tendus simplement par bonté et par empathie, sans rien attendre en retour, sans curiosité mal placée ? Qui a sincèrement pris du temps pour nous ? Même si ces situations sont désagréables et gênantes ? Qui a fait l’effort de rester neutre et délicat, même si ce n’est pas évident ? Qui a fait l’effort ? Et qui en fait toujours ? Je me rappelle que j’ai beaucoup entendu : « Allez c’est bon, arrête de pleurer, tu as ta fille, estime-toi heureuse. » C’est le genre de réflexion qui balaie d’un revers de la main les sentiments que j’ai besoin d’extérioriser et de simplement partager. Le genre de réflexion auquel on ne peut rien répondre parce que le mur qui se tient devant nous est trop imperméable. Froid.
Les premiers temps étaient traumatisants, et ce, au-delà des faits, de par les images qui en ressortent, de par certaines réactions ou certains mots que j’ai reçus, et ce sont ces attitudes qui ont contribué à ce que je finisse par me résoudre à garder de plus en plus les choses pour moi, pour me protéger. Mais voilà les conséquences, c’est un très lourd chagrin qui refait surface et qui déborde la nuit, souvent au mois de mai, à l’approche des fameuses dates. C’est ma réalité. Même sur mon propre blog, j’ai mis du temps à en parler, pour ne pas déranger. C’est triste quand on y pense.
« N’aie pas peur, je suis là. » Ça, c’est une phrase que j’aime, qui a du sens, qui veut dire en quelque sorte : « Tu peux compter sur moi, je suis à tes côtés pour traverser cette épreuve ». Ces phrases, j’aurais eu besoin de les entendre mille fois ou même au moins une seule fois. Même si elle sont simplistes et qu’elles ne déterminent rien, elles restent émotionnellement très réconfortantes pour quelqu’un qui a justement peur. Moi, sur le coup, j’étais pétrifiée par à peu près tout. Peur de ne pas comprendre, de ne pas réussir à profiter de mon fils tant qu’il était encore dans l’hôpital près de nous. Peur de perdre aussi ma fille soudainement. Peur d’être submergée par la peine. Et, comme toutes les nouvelles mères, peur de mal faire et de me sentir perdue dans ce nouveau rôle inconnu et tranchant pour lequel tous les regards étaient tournés vers moi. Je me suis finalement très bien débrouillée et ce dernier point n’a pas du tout posé problème. Au contraire, passées les premières heures, ce n’est qu’auprès de ma fille que je me sentais comprise, en sécurité, forte, protectrice et utile. C’était une évidence. J’étais sa seule maman. J’étais leur maman et je les aimais de tout mon cœur tous les deux, autant l’un que l’autre, pour toujours.
« N’aie pas peur, je suis là. » Il faut croire que c’est une phrase que j’ai beaucoup répétée à ma fille puisqu’elle me l’a sortie hier, avec son cœur, avec une prononciation parfaite en me caressant la tête alors que je venais de sursauter après qu’une mouche se soit posée sur ma main. Ça n’a l’air de rien, mais ces mots et ce geste de réconfort immédiat m’ont profondément touchés. Évidemment, ce n’est pas le rôle d’un enfant de réconforter son parent. Ce n’est pas ce que j’attends de ma fille. Je fais d’ailleurs attention de ne pas trop craquer devant elle concernant son frère, ce qui ne nous empêche pas de lui parler de son jumeau. Nous le faisons avec le sourire la plupart du temps. Je pense que c’est de voir qu’elle a cette empathie et cette douceur en elle qui m’a vraiment beaucoup émue.
Avant la naissance de mes enfants, je n’avais jamais vraiment rien vécu de personnellement difficile. J’avais une vie simple, avec des défis simples, des études longues et difficiles certes, mais ce n’était pas une question de vie ou de mort, c’était mon choix, mon truc à moi. Je n’avais pas de vrais problèmes… J’étais à l’écoute de tout le monde, toujours disponible. J’étais la bonne copine réconfortante. J’étais le réceptacle des histoires les plus tristes et graves de mes copines, on me parlait de cancers, de problèmes graves, d’avortements et d’autres histoires lourdes à vivre et difficiles à supporter. Parfois, cela dépassait le cadre de mes copines les plus proches, et des filles que je connaissais à peine prenaient le temps de me déballer leur vie la plus intime, comme si j’étais la seule personne disponible pour entendre cela. J’étais la confidente et moi je n’avais jamais rien à raconter, car je n’avais pas de problèmes. Je ne me posais même pas la question de savoir s’il y aurait quelqu’un de l’autre côté pour moi le jour je pourrais en avoir besoin. J’écoutais juste, je réconfortais, je donnais mon avis aussi tranchant soit-il mais avec sincérité lorsqu’on me le demandait, et j’aiguillais comme je pouvais les âmes en peine qui venaient pleurer à mon épaule. Je me suis toujours sentie spéciale vis-à-vis de toutes ces confidences qui m’arrivaient étrangement aux oreilles sans que je ne demande rien. C’était juste comme ça. Je n’avais aucun problème, il fallait bien que j’aide les autres, non ?
Puis récemment, j’ai compris. Ce que j’ai remarqué depuis que j’ai vécu ce que j’ai vécu, c’est que nous sommes dans une société du « chacun pour soit », où si tes émotions me gênent, je ne vais pas faire trop d’efforts pour essayer de prendre le temps de te réconforter, parce que je ne veux pas que tes ondes de tristesse viennent se réverbérer dans ma petite bulle. Mais bon, allez allez, c’est bon, arrête de pleurer, qu’on passe à autre chose. D’ailleurs, je t’ai raconté ma journée ? C’est la réalité du monde dans lequel nous vivons. Une société du chacun pour soit, une forme de course au bonheur individuel où rares sont encore les personnes qui sont touchées par les problèmes des autres au point de leur tendre les bras. Et alors que l’humain a intrinsèquement besoin l’un de l’autre pour aimer, se sentir aimé, et avancer sainement dans la vie, entouré d’autres êtres humains à l’écoute, il y a beaucoup de personnes qui ne sont pas dans cette dynamique empathique. Il y a même beaucoup de personnes qui n’ont aucune notion de sollicitude. Mais vraiment aucune…
Pour les plus fragiles qui traversent des épreuves difficiles, certains ont même recours à des psy parce qu’il n’y a vraiment plus d’issus. Est-ce que je suis un peu en train de dire que si tout le monde avait au moins un peu de sollicitude pour les autres, alors il n’y aurait plus vraiment besoin de psy ? Je parle du cas utopique où tout le monde aurait la chance d’avoir au moins quelqu’un de confiance à qui parler, et de quoi être réconforté… Peut-être que c’est ce que je pense, effectivement.
Pour moi, personnellement, j’ai eu quelques soutiens qui ont été très importants, non pas parce qu’ils cherchaient à trouver une explication, ni parce qu’ils voulaient à tout prix que j’arrête au plus vite de pleurer. Non, ils ont juste été à l’écoute et ils m’ont simplement prise dans leurs bras. Je n’attendais rien de plus. Et d’ailleurs, que pouvaient-ils faire de plus ? Ils ont fait le maximum et c’est ce qui était important. Je savais que le vrai chemin intérieur, je le ferais seule, mais ce petit soutien extérieur a tout de même été très important. Alors je n’ai pas eu besoin de psy, mais à côté de ces personnes incroyables qui ont vraiment été là et que je n’oublie pas, j’ai entendu tellement d’inepties de la part du reste du monde, parfois à des moments où j’étais la plus sensible et fébrile, que j’ai eu tendance à me renfermer sur moi-même pour me protéger de certains mots pourtant incohérents parfois, surtout incroyablement déplacés la plupart du temps. Aujourd’hui, je n’attends vraiment plus rien des gens, même plus des médecins qui sont pourtant censés avoir fait un peu de psycho dans leur parcours, je suppose… Aujourd’hui, ma foi reste ma seule toile de fond, et même si j’aurais préféré pouvoir m’exprimer davantage sans avoir le sentiment de déranger, je reste sur cette base, accompagnée des gens qui m’aiment vraiment et qui m’ont déjà démontré leur soutien sincère et désintéressé.
J’ai eu cette grande désillusion au moment du choc, mais on ne m’y reprendra plus, maintenant j’ai compris. Tout le monde n’est pas sensible, tout le monde ne comprend pas, tout le monde ne veut ou ne peut pas faire l’effort, tout le monde n’est pas ce qu’il prétend être et c’est d’ailleurs sûrement pour toutes ces raisons que les psy ont autant de boulot… Les jours où j’ai vraiment un trop plein d’émotions, je me dirige vers ceux qui ont vraiment été là, ceux qui ne m’ont pas déçue au moment où j’avais vraiment besoin de soutien. Je me dirige vers ceux en qui je sais que je pourrais me confier sans problème. Ils sont très peu nombreux, mais j’ai la chance d’en avoir quelques-uns dans mon entourage, sans oublier mon époux et ma fille, dont la seule présence me rassure et me réconforte. Et même avec ces quelques soutiens importants, je ne me fais pas d’illusions : le vrai chemin, on le parcourt seule, dans sa tête et son cœur, avec ses souvenirs, avec ses émotions, et avec sa foi.
Je terminerai ce billet un peu brouillon par cette belle phrase de Gandhi (ce billet se transforme finalement en un genre de rendez-vous des mots inversé) : « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde. »
Moi, j’ai sûrement énormément de choses à changer sur plusieurs points. Mais concernant mon empathie et ma sollicitude, je ne compte pas changer pour devenir aigrie sous prétexte que j’ai vécu une chose difficile. Car quand je lis cette citation, je pense à ces (et je ne les mets pas toutes dans le même sac) secrétaires, ces sage-femmes, ces gynéco et autres femmes qui se sont occupées de moi avec si peu de douceur à cette période traumatisante de ma vie. Je pense au jour où elles traverseront des épreuves aussi difficiles à vivre que ce que j’ai enduré, si elles ont à en vivre (et je ne le leur souhaite vraiment pas). Je pense à elles, parce que bien malheureusement, à moins de beaucoup de chance, je doute qu’elle puissent s’attendre à plus que ces mentalités froides qu’elles ont elles-mêmes contribué à forger autour d’elles.
En ces soirs de mai, quand je me replonge dans tous ces souvenirs, je me demande pourquoi j’ai été témoin d’autant de « froideur » alors que j’ai toujours été très chaleureuse avec tout le monde, tout au long de ma courte vie. J’ai le sentiment de ne pas avoir mérité un tel traitement. Évidemment, je ne parle pas du décès soudain et inexpliqué de mon fils ; cela, personne n’y peut rien, je n’en veux à personne pour cela, et ces questions sont trop complexes à mon échelle, mais je parle bien de la réaction des gens vis-à-vis de cette épreuve. Ces réactions qui m’ont tant déçue et qui me laissent encore un goût amer. Alors pourquoi ?
La seule réponse que j’ai trouvée, c’est que j’étais bien trop naïve. Cette expérience m’a ouvert les yeux sur la réalité de la vie, la vie où tout n’est pas rose. Il y a cette redoublante en archi qui, à mon arrivé en première année, me disait : « L’archi, c’est comme dans la vie, tu marches ou tu crèves. » J’étais persuadée qu’elle avait tord et je pensais d’ailleurs que c’était à cause de cette mentalité malade qu’elle avait loupé son année. Et finalement, j’ai découvert qu’énormément de personnes ont cette mentalité. C’est ça le problème. Personnellement, et même avec tout ce que j’ai vécu, je continue de penser qu’elle avait tord. Et aujourd’hui, même si j’ai le cœur d’emblée plus lourd lorsque je vais à la rencontre des personnes, je reste avenante et à l’écoute car je reste convaincue que c’est ce dont les habitants du monde ont besoin pour aller mieux, justement parce que la vie est dure.
C’est ce que je compte continuer d’enseigner à ma fille. C’est vrai, je lui répète souvent « N’aie pas peur, ne t’en fais pas, je suis là » quand je veux la réconforter, et j’espère que ce sont des mots qu’elle continuera de prononcer à son tour le jour où elle sera auprès de personnes qui auront besoin de réconfort à leur tour, même si elle ne leur doit rien, juste par humanité. Vraiment juste par humanité. Parce que je sais que même si le chemin intérieur, nous le faisons toujours seule, et même avec la foi, nous avons tout de même besoin des autres membres de la communauté humaine pour avancer, c’est comme ça.
Un « Ne t’en fais pas, tu n’es pas seule », c’est comme un sourire, c’est comme une caresse sur l’épaule, c’est comme un regard réconfortant, ça ne coûte rien.
Je n’oublierai simplement pas de lui préciser que toutes les personnes qu’elle pourrait rencontrer dans sa vie n’auront pas forcement la sollicitude et le cœur qu’elle a, et qu’une fois de plus, elle ne devra pas s’en faire, car ce qui importe, et ce qui est certain, c’est que même si le chemin on le fait seul, elle pourra toujours compter sur moi, son papa et sur son frère qui reste auprès de nous, dans nos cœurs et notre esprit pour l’accompagner si besoin. Et notre foi reste un moteur d’espoir incommensurable qui fait que même seule au monde, même délaissée de tout le reste de l’humanité, nous ne sommes jamais complètement seule.
Je me relis un peu et je constate que j’ai seulement suivi le fil de ma pensée. Je pars finalement un peu dans tout les sens et je me répète beaucoup. Dans cet article qui est déjà bien trop long, je ne parle pas seulement du cheminement et de la gestion émotionnelle personnelle du drame en tant que tel, qui pourrait faire l’objet d’un article à part entière, mais je parle aussi de l’accompagnement qu’une personne peut espérer recevoir de son entourage ou des personnes présentes au moment du choc ou encore de simples inconnues, pour espérer aller mieux.
Bien sûr, personne ne peut changer les faits, et personne ne peut prétendre réussir à faire oublier les soucis d’un coup de baguette magique, mais avec quelques gestes et quelques mots, on peut faire tellement. Durant les premiers mois où j’étais vraiment très sensible, un regard fuyant pouvait me briser le cœur, une remarque déplacée pouvait me remplir de rancœur, de colère et d’incompréhension, comme si j’avais besoin de ça en plus… Une question mal placée pouvait me tourmenter des nuits entières (elles me reviennent encore aujourd’hui).
Toutes les intonations, les regards et les mots, d’inconnues comme de proches, avaient de l’importance pour moi, c’était mon seul moyen pour me rattacher à l’humanité de nouveau. Inversement, la simple mention du prénom de mon fils et de mon rôle de maman pour lui pouvaient me remplir de joie, parce que ces personnes qui n’avaient pourtant jamais rencontré mon fils le considéraient comme un membre à part entière de ma famille, avec respect et bienveillance. Le dire et le montrer concrètement était important pour moi. Faire comme si nous n’avions rien vécu, et comme s’il n’avait jamais existé, était très malsain et je ne le supportais pas.
Aujourd’hui, avec beaucoup de recul et avec plus de lucidité sur cette humanité détraquée et malade dans laquelle nous évoluons, je lâche du leste. Je suis peut-être moins « exigeante » (exigeante est un grand mot, disons plutôt que ce que je pensais être naturel comme réactions de réconfort ne l’était tout simplement pas pour tout le monde). Je n’attends rien et plus encore, je me préserve. Je reste très sensible mais je me protège encore beaucoup mieux du regard et des réflexions des autres. Parce que j’ai enfin compris que tout le monde ne peut simplement pas comprendre, tout le monde ne sait pas comment faire pour avoir les bons mots ou pour simplement être là. C’est triste de le réaliser sur le coup, mais c’est comme ça. C’est la vie et il faut continuer d’avancer.
EM.
Merci à celles qui auront eu, une fois encore, le courage de me lire jusque-là… Si vous avez déjà été confrontée à des épreuves difficiles dans votre parcours de vie, avez-vous été bien entourée ? Avez vous été déçue, ou alors vous n’attendiez rien ? Avez-vous eu recours à des aides extérieures ou êtes vous parvenue à vous en sortir seule ? Si vous avez la foi, comment celle-ci vous a-t-elle aidée à garder le cap ? Exprimez-vous librement en commentaire.
Personnellement, j’ai écrit la première partie de cet article hier, et cette nuit j’ai beaucoup mieux dormi. Alors c’est vrai, comme on a aussi pu me le faire remarquer, il y a pire dans la vie que d’enterrer son enfant. C’est vrai, au moins on a pu en avoir un, et puis dans mon cas, j’en ai une autre en vie. C’est certain que je suis reconnaissante pour cela, mais il n’empêche que j’ai une peine relative à un autre traumatisme qui mérite d’être extériorisé. Ce n’est pas parce qu’il y a pire qu’on ne peut pas se permettre d’y penser, d’en parler et de pleurer quand on en a besoin. Alors n’hésitez pas à en parler et à écrire aussi quand il n’y a plus personne pour soulager vos douleurs au moment où vous en avez besoin, parce que ça fait du bien.
Il n’y a pas que des écrits tristes sur mon blog, ce n’est pas parce que j’écris à ce sujet que je suis incapable d’être joyeuse et d’avoir des projets dans ma vie. Vous le voyez bien… Arrêtons de penser qu’endiguer nos sentiments pourrait nous aider à aller mieux. Car c’est tout le contraire et je suis convaincue qu’une majeure partie des problèmes du monde se tient dans cette simple question ; dans des non-dit qui causent tant et tant de névroses qui s’entremêlent parce que la sollicitude des uns et des autres se perd à mesure que les orgueils individuels grandissent…
Pour ma part, il me reste encore quelques dates à traverser, le mois de mai laissera place au mois de juin et la vie va continuer. De toute façon, il n’y a pas mille choix, il faut continuer d’avancer.
Une nouvelle aventure s’offre à moi ! Eh oui, depuis quelques temps, je réfléchissais à trouver le moyen de faire rayonner davantage ma boutique, puisque le confinement et toute cette triste histoire de virus a aussi touché de plein fouet ma petite activité.
Je m’estime heureuse évidemment puisque personne n’est malade et que tout va bien. Mais j’ai pris ce laps de temps pour me former enfin davantage à cet exercice délicat qu’est la vente. Avec l’asso et le système de boutique que nous avons mis en place, mon époux et moi avons absolument toutes les casquettes et je n’avais pas encore vraiment pris le temps de me former à la vente en tant que telle. Durant cette période, j’ai pris conscience d’une somme incroyable de choses, de petits défauts, de lacunes dans ma communication, de manquements dans les mises en scène de mes produits. Plein de choses à améliorer… Pourtant, vous avez été au rendez-vous, et aussi fou que cela puisse paraître, j’ai pu sortir une seconde collection et continuer d’avancer dans ce projet. Pour cela, je vous remercie encore.
J’ai passé des heures à lire et écouter à ce sujet et j’ai aussi compris une chose essentielle qui est que la boutique que vous avez connue jusque-là n’était rattachée qu’à mon blog et mes réseaux, mais qu’elle n’était rattachée à rien de plus que cela. Cela signifie que mon travail se retrouvait ainsi perdu dans une immensité phénoménale de recherches possibles, et seules les personnes qui connaissaient directement mon travail, via mon blog ou mes réseaux (vous), pouvaient retomber sur ma boutique. Ce mode de fonctionnement limite beaucoup les interactions, les échanges et la plage de découverte possible pour de nouveaux clients potentiels.
Je me suis penchée sur les différents réseaux de ventes en ligne et Etsy m’est apparue comme une solution très intéressante, intuitive, modulable, personnalisable et pratique à mon échelle. Alors me voilà lancée depuis le 7 mai ; et alors que je m’apprête seulement à communiquer au sujet de ce nouveau tournant, je viens à l’instant de recevoir la notification relative à ma première commande ! Elle me touche d’autant plus qu’il s’agit d’un badge de mamange. Je suis très touchée, émue et un peu fière il faut le dire, car je travaille énormément depuis quelques temps pour remédier à ce problème de visibilité qui s’estompe toujours quelques temps après que mes petites brindilles ne soient passées voir les nouvelles collections. Cette nouvelle inscription à un réseau plus grand qui met d’emblée les personnes en relation me rassure et me conforte dans l’idée que je n’ai pas encore exploré toutes les possibilités d’extensions unabrimanesques (à prononcer en transformant le « u » en « ou » et en roulant le « r » ^^).
Je ne m’emballe pas pour autant, je sais qu’il est très difficile de se faire une place sur internet et qu’il est encore plus difficile de se frayer un chemin dans le milieu de la papeterie destinée au monde de la maternité, qui est très vaste et riche. Je sais qu’une vente à trois jours de l’ouverture est peut-être une vente « miracle » et qu’elle ne déterminera pas forcement le rythme global des ventes, mais je veux y croire un peu et me dire que j’aurai essayé une nouvelle piste qui restera, quoi qu’il en soit, complémentaire à tout le reste.
Je ne retire donc pas pour autant la première boutique en ligne qui reste active et qui continuera peut-être de plaire d’avantage aux habituées. Je ne voudrais pas non plus faire fuir les personnes qui ne veulent pas passer par Etsy pour commander mes produits et qui étaient déjà à l’aise avec le système en place. Pour la suite, nous verrons ce que l’avenir nous réserve. 🙂
Voilà pour la nouvelle du jour ! À l’aube du « déconfinement », c’est ma petite surprise à moi, une nouvelle plateforme avec un nouvel univers mieux souligné, davantage mis en valeur. Merci à toutes pour votre confiance et pour votre soutien. N’hésitez pas à en parler autour de vous. Si vous êtes créatrice et que vous avez aussi sentie une onde de choc suite au Coronavirus, je ne peux que vous enjoindre à étudier de nouvelles pistes d’extensions vous aussi. Certains réseaux de vente sont reconnus et ils peuvent peut-être être plus efficace pour votre visibilité. Ils peuvent également représenter une réelle entraide entre les créatrices.
Continuez à prendre bien soin de vous en cette période si particulière. ♡
EM.
Avez-vous une boutique Etsy ? Avez-vous déjà acheté auprès de petits créateurs sur cette plateforme ? N’hésitez pas à me donner votre avis et/ou vos astuces et conseils si vous êtes connaisseuses.