unbrindemaman © EM – De fil en aiguille…
« My little kitten » : il s’agit là du premier message inscrit, relatif au premier pyjama personnel que nous avions choisi pour notre fille.
Il y avait deux pyjamas qui avaient une valeur symbolique pour moi (ou plutôt quatre). Les touts premiers, que nous voulions communs à nos jumeaux, et les seconds que nous voulions personnels à chacun.
Ainsi nous avions passé beaucoup de temps à choisir un double body identique à faire porter à nos jumeaux en salle de naissance. Nous avions fini par avoir un coup de cœur pour deux ensembles complets aussi blancs que purs, simples, avec pour seul détail une petite étoile discrète brodée au creux de l’épaule, avec bonnets et gants anti-griffes… Vous connaissez la chanson.
…
Le temps a passé depuis leur naissance (et depuis ma renaissance à moi). Le temps passe, et la grande armoire de notre choupette se remplit jour après jour des habits qui ne lui vont plus. En vérité, elle ne s’ouvre que très ponctuellement puisque je ne range pas les vêtements qui sont à sa taille dans cette armoire. Je préfère les garder à porter de main, ailleurs dans une autre commode. Alors, tous les deux ou trois mois, je m’en vais ouvrir la fameuse armoire et j’y dépose les nouveaux bodys qui ne ferment plus et les pantalons trop courts…
L’autre jour, ma fille était avec moi pour effectuer cette tâche. Dans un élan de joie, elle a tiré sur un petit vêtement coloré qui était caché au bas de l’une des piles. Tous les vêtements sont tombés en cascade devant nous… Je pense que toutes les mamans ont déjà dû ressentir ce que j’ai ressenti à ce moment-là (et je ne parle pas du désespoir de devoir tout replier avec un bébé de deux ans à ses côtés).
Les habits minuscules, les mini-bodys, les micro-bonnets, les toutes petites grenouillères, et ma main pour seul instrument de mesure, ont suffi à me faire monter les larmes et à me donner des crampes aux joues. Elle était si petite. C’est incroyable quand on y pense. Chaque vêtement est alors associé à un souvenir précis. Dans des moments pareils, j’ai vraiment le sentiment d’avoir une vraie mémoire d’éléphant. La petite robe verte pour ce magnifique jour de fête, ce body tout doux et tout orange à l’arrière (inutile de vous faire le dessin du pourquoi du comment…), et ce gilet, et cette micro-chemise trop mignonne… et, et et, et par hasard : ce pyjama-là.
« Don’t worry, be happy » : il s’agit là du message inscrit sur le premier pyjama personnel que nous avions choisi pour notre fils. Ce pyjama, notre fils ne l’a jamais porté. Ni aucun autre que nous avions choisi pour lui d’ailleurs. Voyez-vous, dans la maternité dans laquelle nous étions, les protocoles (associés au stress du personnel) font que personne ne vous demande rien. Ils agissent et c’est tout. Avec du recul et après avoir côtoyé d’autres mamans, je sais aujourd’hui que j’aurai pu demander à ce que notre fils porte le beau pyjama blanc qui lui était destiné (au lieu de celui qu’ils ont choisi pour nous).
Passons…
Ce jour-là, c’est donc sur son second pyjama que je suis tombé, et pendant que ma petite tornade était occupée à tirer les deux trois vêtements qui n’étaient pas encore tombés de l’étagère, moi je suis restée bloquée et j’ai beaucoup pleuré.
De manière générale, je me rappelle qu’il me fallait beaucoup d’énergie et de courage pour réussir à ranger, trier, laver, plier et faire porter à ma fille les habits que nous avions choisis pour son frère (et impossible pour moi de les donner ou de les exclure de l’armoire), mais dans le quotidien, les pensées trop « sombres » n’avaient pas leur place longtemps car je voulais éviter au maximum que ma fille ressente ma tristesse. Je me blindais autant que possible et je laissais couler, toujours, tout de même, avec la boule au ventre, surtout quand je lui mettais ce fameux pyjama. Mais j’avais aussi le sourire en définitive, simplement parce que ma fille avait le sourire en le portant…
Aujourd’hui, quand je me revois lui faire porter ces petits habits qui ne lui étaient pas destiné à l’origine, je veux enfin un peu y croire, quand on me dit que j’ai fait preuve de courage ces premiers mois. Souvent, je me dis que je n’avais pas le choix, la vie continuait… Mais bon, ça ne m’a pas empêché de fondre en larmes avec ce pyjama dans les bras il y a peu, et souvent par le passé… C’est quoi le courage ?
Il se trouve que la coïncidence du message inscrit sur le pyjama que nous avions choisi, en regard de notre histoire, reste tellement dingue que j’ai réussi à continuer de ranger les petits habits. Au fil du pliage j’ai fini par tomber sur une magnifique petite robe rouge, et pas n’importe quelle robe.
unbrindemaman © EM – Il n’y paraît pas, mais elle est minuscule en vrai.
Cette robe, j’en ai parlé un jour sur le blog de mon amie Elisabeth. Elle m’avait alors proposé d’en faire un article. Article que j’ai repoussé mille fois, allez savoir pourquoi… Je me suis souvenue que je devais en parler en revoyant la robe l’autre jour. Ce qui explique cette longue introduction… et pourquoi cet article ne sort qu’aujourd’hui.
Je pense que l’introduction de cet « article couture » a un sens puisque je n’aurais probablement jamais cousu cette robe si j’avais eu mes deux enfants en pleine santé dans les bras. Cette robe, c’est avant tout le fruit d’un challenge. Un challenge qui devait m’occuper l’esprit les premières semaines de vie de ma fille. Pour son premier mois-niversaire, je voulais lui offrir une belle robe, faite par mes soins, de mes propres mains (j’avais déjà brodé pour mes enfants quand j’étais enceinte, mais là je sentais qu’il me fallait quelque chose de nouveau). Il n’y avait pas eu de petite fête symbolique pour sa naissance, alors j’avais pensé très fort : Pour ses 1 mois, il y aura cette effusion de joie pure et simple qui arrive habituellement au moment des naissances et que nous n’avons pas connue… Un moment de joie, rien que pour elle. Il se trouve que la date prévue recoupait un autre jour de fête qui nous a vraiment aidé à concrétiser ce que j’avais en tête, c’était simple mais beau. Cela m’avait fait beaucoup de bien moralement. Je ne dis pas qu’il n’y a pas eu quelques larmes pour notre fils à cette date. C’était juste différent.
Pour cette robe, je voulais une couleur joyeuse. Nous sommes allés dans un magasin de tissus, Ursule en l’occurrence, et j’ai trouvé plusieurs tissus sympas dont le fameux tissu rouge, ainsi qu’un autre tissu à motif liberty. (Je suis désolée d’avance, les plus belles photos que j’ai de cette robe sont celles où ma fille la porte.)
Ces jours-ci, mon époux m’avait offert une machine à coudre (pour novice, mais plutôt sympa, une Toyota) dès que j’avais émis l’idée que peut-être j’avais envie de coudre une robe à notre choupette. Autant vous dire que la réactivité et l’implication d’un brin de papa dans mon petit projet incertain m’avaient beaucoup poussé à concrétiser les choses.
Pour vous planter le décor, j’ai une maman qui coud comme personne. J’ai été bercée par le son de ses machines à coudre depuis toujours et j’ai toujours été impressionnée par ses réalisations, mais je ne me suis jamais, JAMAIS intéressée de près ou de loin à la couture…
Mon intérêt pour la question me paraît encore aujourd’hui très étrange, pour moi qui étais plutôt une spectatrice émerveillée mais allergique à la pratique de la couture. Je pense qu’il n’est pas impossible que ma maternité m’ait rapprochée d’un schéma bien spécifique et réconfortant que je connais et qui a été porté par ma propre maman. Elle cousait pour moi, et peu- être qu’inconsciemment, j’ai ressenti le besoin de pouvoir en faire autant pour ma fille.
Toujours est-il que je suis tombée là dedans alors que ma fille n’avait que quelques petites semaines… Aujourd’hui, je sais pourquoi cet article a mis du temps à voir le jour. Finalement, j’ai assez peu de choses à dire au sujet même de la couture à proprement parler. Je ne suis pas pro du tout. Je sais faire bien peu de choses. J’ai appris quelques techniques (que ma maman avait probablement déjà essayé de me faire découvrir il y a des années), et avec des petits tutos trouvés ici ou là sur internet, j’ai « redécouvert » cette pratique à mon rythme.

unbrindemaman © EM – Détails pas forcément parfaits, mais pour une novice, c’est pas trop mal je pense.

unbrindemaman © EM – Détail – Biais de renfort en bas de la robe.
Je m’étais mise en tête d’utiliser le tissu liberty pour faire de jolis biais, dont un assez large, au bas de la robe. Comme si un bébé d’un mois de vie avait besoin que l’on « renforce » ses habits… mais c’était si joli que j’ai craqué, et puis ça permettait de corser un peu le challenge…

unbrindemaman © EM – Boutons décoratifs à l’avant et fermetures à pression à l’arrière.
Que dire de plus ? Finalement rien. La couture a été une activité très passionnante puisque nouvelle. J’ai appris très vite et j’ai pris beaucoup de plaisir à imaginer, dessiner, monter et coudre cette robe moi-même, sans patron. J’y suis allée au feeling (en regardant des vêtements en taille 1 mois pour avoir une idée des dimensions), et j’ai découvert que je pouvais le faire. Finalement, avec de la patience et de la volonté, n’importe qui pourrait se saisir de cet art, c’est comme tout. Je reste bien sûr admirative de ma maman et de mon amie G. (bisou à toi, je sais que tu passeras par là), qui en ont fait leur métier. Elles ont des doigts de fées et ce sont elles les pros. Pour moi, ce n’était qu’un passe-temps et ça le reste, quand j’ai le temps, pour coudre des housses, des rideaux ou d’autres petits vêtements qui demandent finalement assez peu d’expertise.
unbrindemaman © EM – Brouillon de mes petits plans.
Pour être honnête, les premiers mois qui ont suivi la naissance de mes enfants ont été des mois extrêmement riches en production. Surtout au début, lorsque mon nourrisson dormait beaucoup. J’ai cousu pour elle, j’ai écrit pour elle, j’ai dessiné pour elle, j’ai écrit pour mon fils et j’ai dessiné pour lui. J’avais des objectifs de productions très clairs à atteindre pour chacun d’eux, dont pas mal de beaux projets qui se sont finalisés, dont je n’ai pas parlé ici et dont je ne sais pas si je parlerai un jour ici. Il s’agissait de productions symboliques, comme des traces que je voulais leur offrir.
J’ai été très très très active pour combler chaque moment de latence qui aurait pu me replonger dans des souvenirs difficiles. Tout y est passé : couture, dessin, écriture, pâtisserie, et j’en passe. Rapidement, il y a eu le blog et ses trois, quatre, voir cinq articles par semaine (et vous savez que j’ai tendance à écrire plus de trois mots par article…), puis le eShop… J’avais un rythme effréné pour être sûre d’avoir un temps bien rempli.
Pour être honnête, je sortais peu en ville. L’une des rares fois où je suis sortie seule en ville pour des obligations de type courses ou PMI, les premiers mois qui ont suivi la naissance, je me rappelle avoir reçu quelques regards et remarques audibles très désobligeants de la part de jeunes filles inconnues au bataillon qui ne comprenaient « pas comment une maman aussi fatiguée et avec un bébé aussi petit pouvaient sortir… » parce que « non mais t’as vu elle est tarée, la meuf elle va tomber, elle vient d’accoucher et elle sort », « mais vas-y, vient on va lui dire. » (Je crois en l’écrivant que je vous ai déjà raconté cette anecdote qui visiblement m’a pas mal marquée.) Je me souviens que personne n’avait osé venir me dire un mot. Pourtant, j’aurais pu leur expliquer pourquoi j’avais les joues si creuses et pourquoi ma fille semblait aussi petite alors qu’elle avait déjà quelques mois, contrairement à ce qu’elles pensaient. J’avais même pensé leur parler de mon fils, mais aussi de la fabuleuse robe rouge qui avait pris vie et qui m’avait aidée plus que leurs mots. Auraient-elles compris ? Ou alors les aurais-je seulement embarrassées… Ce jour-là, j’ai tout entendu, mais j’ai fait mine d’être ailleurs, comme souvent d’ailleurs les premiers mois suivant l’accouchement. J’étais comme imperméable, anesthésiée en façade, mais au fond, mon cœur était devenue une petite éponge. J’étais fragilisée comme je ne l’ai jamais été. Mon éponge était déjà imbibée de trop de choses et je n’avais plus d’énergie pour réagir ou répondre à ces genres de remarques/jugements, ici, de la part de filles qui étaient à mille lieux de la maternité et qui ne savaient rien. Ce jour-là, je suis rentrée avec mon bébé et mon histoire et je suis restée dans ma grotte encore plus longtemps, avec encore plus d’objectifs à atteindre, encore plus de projets à faire naître, pour mes bébés et pour mon propre bien-être.
Je pense que l’activité m’a vraiment énormément aidée. Mettre des idées sur feuilles, les prendre au sérieux, y travailler et aboutir à un résultat, ça fait tellement de bien. J’avais besoin, sans pression, entre quatre murs, avec moi-même, d’être sûre que je pouvais réussir à me faire confiance assez longtemps pour aller, de nouveau, au bout des choses, et être fière de moi. Cette forme d’hyperactivité m’a préservée dans le sens où durant tous les temps que je ne passais pas avec ma fille (pendant ses longues siestes de nourrisson), mes pensées étaient dirigées, canalisées.
Je n’ai pas du tout cherché à oublier l’inoubliable. Je n’ai pas réprimé mes sentiments, j’ai pleuré des litres, j’ai passé des heures à écrire ma colère, peut-être infondée, à l’encontre d’un personnel hospitalier qui disait tout maîtriser mais qui n’avait, dans les faits, aucun pouvoir sur rien. J’ai noirci des pages de questions dans des carnets que je n’ai jamais partagés à quelqu’un d’autre que mon époux… Sans parler des heures à écrire mon désespoir, ma résignation mais aussi tout mon amour pour mes enfants. J’ai redécortiqué le déroulement de ma grossesse, de mon hospitalisation, des derniers jours, des dernières heures. J’ai tenté d’analyser les comportements des médecins, essayer de comprendre des protocoles incompréhensibles… et toujours le même résultat : un grand point d’interrogation… Oui, je trouvais aussi du temps pour tout cela… Tout ce temps, qui a été très difficile émotionnellement, était tout de même indispensable. Je ne le regrette pas, il fait partie intégrante de mon cheminement. Je pense sincèrement que toutes les personnes qui ont pu dire « N’y pense plus », « Passe à autre chose »… ont eu tord, du moins dans mon cas. Je ne le répéterais jamais assez, pour moi, ignorer les choses aurait été dévastateur.
J’étais une maman à l’air fatigué à l’extérieur, comme toutes les jeunes mamans peuvent l’être, et je ne laissais pas voir ce bout de moi qui était (et est toujours) écorché à l’intérieur. Personne ne pouvait deviner notre histoire. J’étais (et suis toujours) une jeune maman heureuse à l’intérieur et au visage souriant à l’extérieur. Au début, j’avais besoin de me retrouver seule parfois. L’anecdote que je vous ai racontée plus haut aurait pu arriver à n’importe quelle jeune maman. Moi, je commençais sérieusement à « en avoir marre des gens ». D’abord, il y a eu l’équipe médicale, puis l’extérieur, les remarques, les conseils, les regards, les maladresses des uns et des autres qui apportent tout un tas de tourments qui cisaillent le cœur. Tout le monde et n’importe qui… D’une vendeuse qui vous demande si vous n’avez bien qu’un enfant, à une secrétaire au téléphone qui vous fait répéter trois fois que votre fils est mort… Toutes ces situations, qui finissent souvent chargées d’indélicatesses, quand vous vivez un drame, vous y êtes confrontée très souvent, quasiment partout. Est-ce dû à la chute d’hormones suite à l’accouchement ? A l’éponge qui vous sert alors de cœur ? En tout cas, c’est difficilement supportable, surtout au début. Mais tout ceci est normal et humain quand on y pense. Vous êtes à fleur de peau quand vous êtes en détresse. Vous êtes fragile, sensible… La dureté du monde et de ses habitants devient trop dure à supporter, et je me répète, mais c’est normal quand on y pense. A chaque fois, vous vous demandez ce qui pourrait vous briser un peu plus, et à chaque fois ça ne manque pas… Mais ce qui est bien, c’est que vous vous surprenez à avoir assez d’énergie pour ramasser les débris, pour ne pas vous blesser de nouveau avec les mêmes éclats, et cet effort, ce n’est pas rien… La vie continue. C’est peut-être ça le courage ?
Chaque personne fonctionne différemment. Moi, j’ai fait le cheminement seule, petit à petit, à mon rythme. Je n’ai eu besoin ni de psy, ni d’autres professionnels de la question. J’ai fait le travail seule, mais avec ma foi dont je dédierai peut-être un article un beau jour. Avec ma foi, mon hyperactivité, et mes proches un peu plus tard. J’ai réussi, petit à petit, et je n’ai pas sombré. J’étais très énergique (pas physiquement parlant, épuisement d’une fin de grossesse gémellaire qui finit mal oblige). J’étais très productive, non pas pour oublier, juste pour m’occuper et laisser le moins de place possible à la tristesse destructrice.
A cette époque, vous l’aurez compris, la fatigue n’était pas la seule responsable de ma petite mine, les larmes y étaient aussi pour beaucoup. Depuis, ma fille a grandi, les pâtisseries ont eu raison de mes joues creuses de l’époque. Je continue d’accueillir ma tristesse et je continue de composer avec elle. Depuis, le choc est passé mais les souvenirs et la douleur n’ont pas disparu, et tant mieux en quelque sorte. J’espère ne jamais oublier. Depuis aussi, notre fille a bien grandi et depuis, elle occupe tout mon temps, si bien que ses siestes ne suffisent plus pour l’écriture d’un seul article. Mes Bordas prennent la poussière depuis que mon énergie et mes pensées sont accaparées à temps plein par cette boule d’amour qui anime notre quotidien. J’ai toujours autant de passions, d’envies, et de projets à faire naître mais mes productions mettent plus de temps à voir le jour et je l’accepte, même si cela peut être frustrant parfois. L’essentiel, c’est que je n’ai pas perdu la boule suite à cet événement tragique.
Pourquoi cet article ? Mon titre n’aura trompé personne… Vous l’avez remarqué, il ne s’agit pas vraiment d’un article couture. En commençant, l’article j’ai compris que je n’avais rien à en dire, sinon qu’il s’agit d’un des outils formidables qui m’a permis de me challenger pour garder un cap sain et regagner une certaine confiance. Il y en a eu plein d’autres, et ce, jusqu’à aujourd’hui…
Je ne vous le souhaite pas, mais si jamais un jour, il vous arrivait d’être confrontée à un drame quel qu’il soit, je vous le dis, tout finira par aller bien. J’aimerai transmettre un message d’espoir. Et si vous avez la foi, vous savez au fond de vous que cette vie est pleine de mystères, qu’elle n’est qu’un passage composé d’une succession d’épreuves. Le chemin est difficile. Dans cette vie, mon cheminement sur la question du deuil périnatal sera éternel. Mais il est toujours plus difficile d’avancer quand on s’ajoute soi-même des bâtons dans les roues, n’est-ce pas ? Alors il faut s’accorder le droit de sourire à nouveau. Il faut surtout se donner du temps et ne compter sur personne. C’est une blessure qui se trouve dans votre cœur, c’est à vous d’en prendre soin. Personne ne pourra le faire pour vous. Vous êtes la clé.
La peine restera intacte, mais le temps vous aidera à mieux la gérer.
Je ne sais pas qui cet article de trois kilomètres de long aura intéressé. En tout cas, cela m’a fait du bien de l’écrire et de le partager, alors si vous êtes arrivée jusque-là, je vous remercie de m’avoir lu. Pour m’excuser du style un peu éparpillé de ce billet (qui a été écrit sur plusieurs temps de siestes de ma choupette, et sur plusieurs jours différents), je vous dépose ici en cadeau une petite prose que j’ai partagé sur Instagam il y a quelques jours.
Je l’ai écrit avec tout mon cœur, un jour particulier, dont la date et le sens que j’en fais resteront miens. Je vous laisse donc libre de vous l’approprier et de l’interpréter comme bon vous semble (enfin, n’oubliez tout de même pas de me mentionner si vous souhaitez le partager 🙂 ) :
LE NID
Ici. Le voici, le nid. Tu le trouveras au bout des sentiers gravé sur mon cœur,
là où les fleurs ont moins peur. Dans l’obscurité qui fait jaillir l’effluve, enfoui au fond de la mère, caché dans les ruines d’un château d’espoir, inlassablement ébloui par l’aube d’un avenir inachevé. En sécurité, à l’image d’une perle délicatement déposée dans un écrin de sève sucré.
Ici, le voilà, le nid, à l’abri des torrents de la vie, derrière un champ de blé que tu ne pourras jamais toucher. Naviguant fièrement sur des rivières aux goûts de camphre et de gingembre comme tu n’en as jamais goûté.
Le nid est par ici. Suis les chemins gravés, poursuis jusqu’au cœur des sentiers, là où les fleurs ont moins peur. Le nid est ébloui, entouré de saphirs, là ou dorment les signes, ceux pour lesquels je me lève. Pour les rayons de bonheur ; ceux qui jamais ne meurent.
EM.

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